Archives » Actualité

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

Violences sexuelles : comment prendre en charge les victimes ? (colloque)

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Justice le mardi 03 mars 2015.

"Le plus difficile, c’est de voir ce qu’on l’on voit", a rappelé, en citant Charles Péguy, Edouard Durand, magistrat formateur à l’ENM (école nationale de la magistrature), lors de son intervention, hier 2 mars, au colloque "Enquête de reconnaissance " organisé au Sénat par l’association Mémoire traumatique et victimologie, avec l'UNICEF. Après à la présentation de l’enquête "impact et prise en charge des violences sexuelles de l’enfance à l’âge adulte" (voir ToutEduc ici), les intervenants se sont interrogés sur les moyens d’améliorer le soin des victimes de violences sexuelles.

Désiré Alumeti, chirurgien pédiatrique à l’hôpital Panzi, en République démocratique du Congo, a notamment fait part d’un programme de soins fondé sur "une approche holistique". Constatant que chaque année depuis 10 ans, 346 mineurs ont été victimes de viols et que 205 d’entre eux étaient âgés de moins de 5 ans, cet hôpital a mis en place une prise en charge des victimes "à la fois médicale, psychologique, judiciaire et juridique et tournée vers la réinsertion sociale". "Malheureusement, ajoute-t-il, nous n’avons pas d’appui du gouvernement, seulement l’aide de partenaires, la formation est insuffisante et les acteurs sont souvent menacés."

Les moins de 2 ans

Le manque d’implication des autorités gouvernementales a été aussi stigmatisé par Ingeborg Krauss, psychotraumatologue en Allemagne : "Il existe un numéro d’urgence mais les services de consultation spécialisée, la prise en charge d’urgence, les traitements stationnaires et ambulatoires ne sont pas entièrement subventionnés."

Abordant le cas des enfants de moins de 2 ans, Hélène Romano, docteure en psychologie à l’Hôpital Mondor de Créteil, affirme que "les bébés sont victimes d’un déni total". Elle insiste : "Le traumatisme n’a pas d’âge. Et ces situations sont souvent insupportables pour les soignants, les avocats, les magistrats ou la police. Il faut qu’ils apprennent, il faut les former… Il faut humaniser les prises en charge. Le statut de victime ne doit pas devenir une identité, ce sont des sujets."

Quelle formation ?

Parmi les moyens d’amélioration de la prise en charge des victimes, le général Bernard Ducateau, contrôleur général des armées, a présenté la cellule Thémis. Créée en mars 2014, cette cellule, directement rattachée au ministre, a traité 88 dossiers d’agressions. "Les victimes sont à 90% des femmes, jeunes, sous contrat et de grade subalterne. Nous avons de réels moyens d’investigation, nous offrons de nouvelles capacités d’écoute, un accompagnement et un suivi dans la durée. Mais ces actions nécessitent une formation adaptée des cadres de l’armée."

Pour Dominique Attias, avocate, ancienne membre du Conseil national des barreaux, responsable du groupe droits des mineurs, "la formation des avocats est aussi insuffisante dans ce domaine. Il faudrait mettre en place des formations pluridisciplinaires avec des magistrats, des policiers, des avocats, des psychologues, des travailleurs sociaux…."

 

 

 

 

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →