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Les violences sexuelles qu’endurent les enfants "sont loin d’être systématiquement dépistées" (UNICEF)

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Culture, Justice le dimanche 01 mars 2015.

En France, "une femme sur 5 et un homme sur 14 déclarent avoir subi des violences sexuelles", mais "il existe de fortes probabilités que le pourcentage d’hommes parmi les victimes de violences sexuelles soit en réalité bien plus élevé". 21 % des victimes déclarent avoir subi les premières violences avant 6 ans, la moitié avant 11 ans, huit sur 10 avant leur majorité. L’enquête "Impact et prise en charge des violences sexuelles de l’enfance à l’âge adulte" a été conduite "auprès de 1 214 victimes de violences sexuelles âgées de 15 à 72 ans" dans le but d’évaluer l’impact de ces violences "sur leur vie familiale, affective et sexuelle". Les conséquences sont d'autant plus lourdes qu'elles ont lieu tôt dans la vie. Parmi les personnes qui ont été agressées dans l'enfance, une sur deux a tenté de se suicider, 96 % d'entre elles font état de conséquences sur leur santé mentale et 69 % sur leur santé physique, sachant que des altérations épigénétiques peuvent être transmises à la génération suivante.

Mais les situations de violences qu’endurent les enfants "sont loin d’être systématiquement dépistées et les violences sexuelles dont ils sont victimes perdurent souvent pendant des années, durant lesquelles ils ne bénéficient ni de soins, ni de protection (...) Il est donc urgent que les pouvoirs publics mettent en oeuvre les moyens nécessaires pour protéger, accompagner et soigner efficacement toutes les victimes de violences sexuelles", ajoute l'UNICEF qui publie cette étude avec l'association "Mémoire traumatique et victimologie".

L'inceste en réunion

L'enquête montre encore que, "parmi les victimes d’inceste", dans 99% des cas des mineur(e)s, "58% ont été victimes de viol" et "il est fréquent que les violences sexuelles soient infligées par plusieurs agresseurs, en réunion ou de façon successive", souvent plusieurs membres d’une même famille. A noter que 24% des auteur-e-s de violences sexuelles sur mineur-e-s étaient eux-mêmes mineur-e-s au moment des faits". A noter encore que les 1 214 victimes interrogées "avaient grand besoin de témoigner de l’enfer qu’elles vivent ainsi que de la solitude et de la souffrance dans lesquelles le déni ambiant les emmure", mais seules 380 ont porté plainte : "cela ne signifie pas que les 69% restantes n’aient pas désiré le faire", mais les faits étaient prescrits ou l’agresseur décédé. "Dans certains cas la plainte a bien été déposée mais pas enregistrée." Parmi les préconisations figure notamment une "refonte de la Protection de l’Enfance et de la Protection judiciaire de la Jeunesse, afin d’améliorer la prise en charge des victimes et des agresseurs mineurs."

A noter aussi que, selon un récent rapport de l’OMS "20% des femmes et 5 à 10% des hommes dans le monde rapportent avoir subi des violences sexuelles pendant leur enfance". L'UNICEF a publié au mois de septembre dernier une collecte de données dans 190 pays : "120 millions de filles de moins de 20 ans (environ 1 sur 10) ont subi des rapports sexuels forcés ou d’autres actes sexuels forcés et une sur trois des adolescentes mariées âgées de 15 à 19 ans (84 millions) ont été victimes de violences émotionnelles, physiques ou sexuelles perpétrées par leurs maris ou partenaires." En Suisse, 22 % des filles et 8 % des garçons "ont connu au moins un incident lié à la violence sexuelle et impliquant un contact physique." On sait par ailleurs que quelque "17 % de tous les enfants subissent des formes graves de châtiments corporels".

Toutes ces données seront présentées lors d'un colloque sur l'impact des violences sexuelles, demain 2 mars (voir l'agenda de ToutEduc, ici)

Le rapport est téléchargeable ici

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