Comment enseigner les valeurs de la République en prison (V. Soulé - Café pédagogique)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le lundi 23 février 2015.
Véronique Soulé rend hommage "à ces enseignants qui travaillent en détention, héros ignorés de la bataille pour les valeurs républicaines" et elle dresse le portrait de Nathalie de Spirt, "professeure d’histoire-géo ainsi que d’éducation civique" à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis. Celle-ci qui a remporté l'an dernier avec ses élèves détenus "le prix Annie et Charles Corrin récompensant un travail scolaire sur la Shoah, ex-aequo avec le lycée parisien Montaigne..."
Elle évoque "le malaise" qu'elle a ressenti le 7 janvier, elle n'est pas au courant, ses élèves le sont, mais n'ont pas dit un mot : "Plus tard, elle comprendra que c’est la méfiance qui les a fait se taire". Le 9, elle limite les débats, "ils manquent de mots pour s’exprimer. Par exemple, j’ai constaté qu’ils ne savaient pas ce qu’était le terrorisme. Pas plus qu’une caricature." Elle raconte aussi comment elle leur a fait chanter la Marseillaise le 11 novembre : "Je leur ai fait remettre un diplôme attestant qu’ils avaient participé à une Journée de la citoyenneté. Ils étaient fiers (...) La prison peut radicaliser, conclut-elle, mais elle peut aussi contribuer à dé-radicaliser grâce à l’enseignement".
Véronique Soulé a quitté Libération où elle tenait la rubrique éducation, elle a rejoint ATD Quart Monde, et donne une chronique au site du Café pédagogique, ici.