En brèves : les écoles REP, les SEGPA, l'évaluation, les rythmes scolaires, les professeurs formateurs, les lycéens, le CNAL
Paru dans Scolaire le jeudi 20 novembre 2014.
EDUCATION PRIORITAIRE. Selon les informations recueillies par ToutEduc, les services du ministère de l'Education nationale travaillent actuellement à la carte des collèges REP, et ne se pencheront qu'ensuite sur la carte des écoles primaires. Il n'est pas exclu que les deux cartes ne coïncident pas, notamment à Paris où il n'est pas rare qu'un collège reçoive les élèves de plusieurs écoles très différentes, et qu'il ait donc une population socialement mixte, qui ne justifie pas qu'ils soient classés en éducation prioritaire, alors que certaines des écoles du secteur le méritent. Toutefois, contredisant cette information, le site personnel de la ministre évoque pour ces écoles "l'allocation progressive des moyens" et les "conventions académiques de priorité éducative" qui "permettront de maintenir les dispositifs et moyens attachés à l’éducation prioritaire" (le site ici).
SEGPA. Le SNPI s'inquiète de l’évolution des SEGPA. Le syndicat FSU de l'inspection évoque une "vision idéaliste de l'intégration" des élèves de ces sections d'enseignement adapté ouvertes au sein des collèges alors que des expérimentations sont en cours, et "visent à décaler d’un an" leur entrée dans ces sections de façon à renforcer leurs acquis en favorisant leur inclusion dans le collège", au risque de les priver "des conditions qui leur permettent, au sein du dispositif adapté, de renouer avec l’envie d’apprendre et de bénéficier d’enseignements correspondant à leurs besoins. Le SNPI-FSU "demande à ce que les élèves de SEGPA puissent bénéficier des enseignements adaptés dès la sixième". (sur les SEGPA et les EREA, voir aussi ToutEduc ici).
EVALUATION. "Comme beaucoup d’autres, les Maisons familiales rurales (MFR) constatent que les évaluations permanentes qui ponctuent la scolarité, la culture du résultat et la centration continuelle sur l’examen final pour obtenir un diplôme, créent de la souffrance chez de nombreux élèves, des angoisses chez les parents et nuisent aux innovations pédagogiques et à climat éducatif positif." Elles préconisent notamment de "développer l’auto-évaluation et la co-évaluation" et elles "soutiennent l’idée d’une transformation radicale de l’approche de la notation, du contrôle et des évaluations" et elles demandent qu'on fasse "confiance aux équipes éducatives pour conduire des évaluations formatives" et pour "prendre en compte la singularité des élèves et leurs potentiels en diversifiant les modes d’évaluation et de contrôle". Pour les MFR, "l’École doit faire réussir tous les jeunes au-delà de toute compétition".
FORMATION. La FNEC "se prononce contre le projet de décret instituant des professeurs formateurs académiques du second degré" qui a été présenté hier 19 novembre au CTM (comité technique ministériel, voir ToutEduc ici). La fédération FO de l'enseignement s'oppose à la "modernisation des métiers de l’Education nationale" telle qu'elle a été présentée par la ministre (ToutEduc ici) et, dans le cas présent, elle s'inquiète de ce que ce statut favorise le "rapprochement des cultures professionnelles" du premier et du second degré, et "la constitution d’un vivier de formateurs inter-degré". Pour elle, "c’est de fait la confirmation de la volonté d’aller vers un corps unique d’enseignants polyvalents premier et second degrés". Elle dénonce également "la possibilité d’utiliser les formateurs inter-degrés dans les ESPE pour un volume quantifié (...) sans cadrage national" et sans prise en compte des statuts particuliers de. différents corps enseignants.
RYTHMES. Par ailleurs, les syndicats FO de l'éducation organisaient une "conférence nationale pour la suspension immédiate" de la réforme des rythmes scolaires au cours de laquelle une déléguée s’est écrié "On n‘en peut plus. On en a assez. Il faut que ça cesse !" Les orateurs ont aussi "rapporté le stress et le mécontentement des familles face à la désorganisation des écoles, aux horaires différents chaque jour, aux activités sans intérêt, payantes, mal encadrées…" Une interfédérale FO-CGT-SUD-SNUIPP pourrait se réunir prochainement et évoquer la possibilité d'une grève.
LYCEES I. Le SNALC (le syndicat FGAF des lycées et collèges) demande le rétablissement des heures de dédoublement dans les lycées et il considère que son action commence à porter ses fruits puisque le directeur-adjoint du cabinet de la ministre de l'Education nationale "s’est engagé à envoyer, en décembre prochain, une lettre aux recteurs leur demandant de promouvoir les dédoublements en philosophie en voie technologique.
LYCEES II. La Région Ile-de-France a présenté lundi le fonctionnement des BPL, les budgets participatifs des lycées. L'an dernier, "le dispositif a été ouvert à 30 lycées, avec un budget de 2,1M€. Fort de son succès, le dispositif a été élargi à 12 projets pour l'année scolaire 2014" avec un financement moyen de 70 000 € par projet d'aménagement ou d'équipement pour le lycée. "La décision finale, après validation technique, fait l'objet d'une présentation et d'une adoption en conseil d'administration de l'établissement".
MAINE-ET-LOIRE. Le CNAL (comité national d'action laïque) demande l’ouverture d’un collège public dans le canton de Beaupréau (Maine-et-Loire), alors que le Conseil général "a décidé de modifier la carte scolaire pour empêcher l’ouverture d’un collège public" et favoriser l’enseignement privé catholique. Dans ce canton, qui compte 12 communes, 30 000 habitants et trois collèges privés doit ouvrir à la prochaine rentrée un lycée public.