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Autisme, TDA/H et autres troubles : pourquoi une telle augmentation des diagnostics ? (Revue ANAE)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 07 juin 2023.

"On assiste à une augmentation de diagnostics du trouble du spectre de l'autisme" aux USA de l'ordre de 150 % depuis 2000 et la prévalence du diagnostic touche à présent un jeune sur 44, un sur 50 au Canada, constatent Annie Stepanicic et Francine Lussier (U. du Québec) dans leur présentation du dossier du dernier numéro de l'ANAE titré "Particularités cognitives entre normalité et trouble, complexité des diagnostics multiples et surdiagnostic".

Elles constatent que les classifications, comme celles qu'on trouve dans le DSM-5 (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), permettent de constituer des catégories homogènes, mais "en clinique, on se rend rapidement compte que nombre de symptômes et facteurs de risque sont communs à plusieurs de ces catégories". S'y ajoute l'introduction de "modèles spectraux" concernant l'autisme, mais aussi la schizophrénie ou l'alcoolisation foetale. Résultat, une très forte croissance des diagnostics de troubles du spectre de l'autisme (de 0,05 % à 1 %) mais aussi des TDA/H (trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité) ou du syndrome de Tourette (de 0,05 % à 0,6 %). Et elles s'interrogent : "les diagnostics sont-ils correctement posés ?"

Il est quelquefois difficile, notent-elles, de distinguer les manifestations typiques de l'autisme "de celles d'un trouble de la communication socio-pragmatique", d'un syndrome de "dysfonction non verbale", ou même "d'un haut potentiel intellectuel".

Les intervenants à un symposium organisé au Québec l'année dernière, et dont ce dossier constitue les actes, montrent par exemple qu'en France, la MDPH de la Vienne a vu ses décisions concernant l'orientation scolaire passer de 557 en 2009 à 1 712 en 2019. S'agissant des troubles du neuro-développement, ils se demandent si la 5ème édition du DSM "ne fige pas un peu les choses". Ils s'interrogent aussi sur ces enfants ou adolescents ayant des "difficultés d'apprentissage scolaire en dépit d'une intelligence supra-normale", et proposent de les considérer comme HPDYS, à la fois HPI et DYS. Ils constatent aussi que "les personnes qui reçoivent un diagnostic d'autisme ont des présentations de plus en plus hétérogènes et (...) de moins en moins différentes des personnes neurotypiques". A noter encore parmi les divers articles présentés, l'identification d'un trouble encore peu connu, "le rythme cognitif lent" caractérisé par "de la somnolence diurne, de la rêverie éveillée et une hypoactivité à la fois motrice et mentale".

ANAE (Approche neuropsychologique des apprentissages chez l'enfant), n° 183, le site ici

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