Comment fonctionnent les cellules d'écoute et de soutien psychologique (FR3 Hauts-de-France)
Paru dans Scolaire le mardi 14 février 2023.
"Régulièrement, des établissements scolaires sont confrontés au pire, des suicides, des décès brutaux", note notre consoeur Emilie Boulenger de FR3 Hauts-de-France qui s'est penchée sur le rôle que jouent les "cellules d'écoute et de soutien psychologique" qui sont alors mises en place, mais qui sont mal connues. La discrétion est en effet "essentielle" à leur bon fonctionnement. Elle a recueilli plusieurs témoignages dont celui d'un principal de collège de l'Oise. Il était CPE en 2003 quand un élève s'est suicidé. Il n'y a pas eu de cellule d'écoute, "on a fait ce qu'on a pu avec l'infirmière"; quelques années plus tard, il a répondu à l'appel à candidatures dans le département.
Souvent en effet, les volontaires ont été confrontés à un évènement traumatique. "Certains ont reçu de l'aide et veulent rendre la pareille, d'autres au contraire, n'ont pas eu l'accompagnement qu'ils auraient souhaité." Après deux jours de formation, ce chef d'établissement est donc susceptible de recevoir un appel "dès lors qu'une cellule est enclenchée". Dans ces cas-là, "j'arrête l'ordi, je dis à mes collègues que je m'en vais, et c'est tout".
Il est bénévole, comme d'autres chefs d'établissement, CPE, infirmiers, assistants sociaux ou psychologues. L'académie d'Amiens compte 48 cellules, leur rôle n'est pas de "prodiguer des soins" mais, sur une journée en général, d'identifier les élèves et les adultes les plus en souffrance et de les orienter vers des professionnels, de les écouter, mais aussi d'avertir les parents que des signes peuvent survenir plusieurs jours plus tard. La cellule est constituée d'un binôme, mais quand l'évènement est particulièrement important, plusieurs binômes peuvent intervenir. "Les organisateurs essaient d'associer des profils complémentaires".
Le reportage, qui évoque assez précisément les modalités d'action de ces cellules selon les situations rencontrées ici