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Les enseignants en 2021 : s’engager, oui, mais pas dans les grandes organisations traditionnelles (OCCE)

Paru dans Scolaire le jeudi 04 février 2021.

Chez les enseignants, l’investissement pédagogique est présent, l’envie de s’associer et de militer persiste. Pourquoi ? C’est la possibilité de ne plus être seul face à ses problèmes et de sortir de son isolement pédagogique. C’est le moyen de trouver des solutions pour lever des obstacles d’apprentissage. C’est l’occasion d’interroger ses pratiques, de donner du sens, de la densité, des bases théoriques, etc. C’est la possibilité de se former autrement pour enseigner autrement. C’est ce qui ressort de témoignages recueillis dans le cadre du dossier "L’engagement des enseignants : quel impact professionnel ?" que publie Animation et Education, la revue de l’Office central de la coopération à l’école (ici), dans son numéro de janvier-février 2021.

Chez ceux qui s’engagent ainsi, c’est l’opportunité, lorsqu’ils sont dans un moment de questionnement, de trouver un second souffle, une nouvelle émulation et surtout de conserver ou retrouver le plaisir d’enseigner.

Cependant, aujourd’hui, des constats sont largement partagés : la diminution importante du nombre de bénévoles dans les associations éducatives partenaires de l’Ecole ou dans les grands mouvements pédagogiques. Les enseignants seraient moins militants qu’auparavant. Ce déclin concernerait principalement les jeunes enseignants, en lien avec une désaffection des jeunes en général à l’égard de la politique traditionnelle, voire de la vie démocratique.

L’analyse de l’enquête récente sur l’engagement des enseignants conduite par l’historien chercheur Laurent Frajerman et le rapport du sociologue Laurent Lardeux, tous deux interviewés par la revue de l’OCCE, invalident ces constatations.

L’apparition de nouvelles associations d’enseignants et l’émergence de nombreux collectifs vont dans le même sens : l’engagement des enseignants perdure. Mais ce sont les formes et les motivations de cet engagement qui diffèrent par ce qui paraît être plus de pragmatisme et moins d’idéologie. Il y a, notamment pour les jeunes, moins d’adhésion aux partis politiques et un fort et durable investissement dans des collectifs nouveaux, avec la volonté affirmée de revisiter la démocratie, "de la démocratiser plus encore" afin de créer les conditions d’une plus large participation citoyenne.

Les structures "traditionnelles" que sont les partis politiques, les syndicats, les associations d’éducation populaire ou encore les grands mouvements pédagogiques ne séduisent plus. Leur mode d’organisation, jugé trop "vertical", rebute. Doivent-elles se réinventer ?

Arnold Bac

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