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"Méditation de pleine conscience" : plutôt modifier l’organisation du système scolaire (Conseil scientifique)

Paru dans Scolaire le mardi 15 novembre 2022.

La "méditation de pleine conscience" a des effets "positifs mais faibles sur l’anxiété et le stress des élèves", indique Franck Ramus qui, avec d'autres membres du Conseil scientifique de l'Education nationale (Stanislas Dehaene, Stéphanie Mazza, et Elena Pasquinelli) a passé en revue la littérature scientifique consacrée à cet ensemble de "pratiques consistant à contrôler son attention et à prendre conscience de l’expérience de l’instant présent sans être absorbé ou perdu dans ses pensées". Certaines études font état de résultats positifs faibles "sur les capacités cognitives et le comportement", mais elles ont "un niveau de preuve plus limité."

Les études scientifiques ne font pas état d'effets indésirables. L'auteur attire pourtant l'attention sur le fait qu'il n’y a "aucune garantie que les pratiques qui sont proposées sous le vocable 'méditation de pleine conscience', 'intervention basée sur la pleine conscience' ou 'mindfulness' correspondent aux pratiques qui ont fait la preuve de leur efficacité dans des études scientifiques". Il se demande même si certaines pratiques ne peuvent pas "servir de prétexte à embrigader des personnes dans un mouvement sectaire". Il ajoute que "la plupart des autres projets d’expérimentations et d’innovations pédagogiques devraient, eux aussi, être examinés avec un niveau d’exigence et de rigueur scientifique plus élevé".

Le chercheur se demande également "s’il existe des alternatives qui pourraient produire des bénéfices au moins aussi grands et/ou avoir des coûts inférieurs", et il pense "aux interventions basées sur la métacognition et l’auto-régulation, qui ont des effets positifs sur les apprentissages scolaires", mais aussi "au sport, à la pratique d’un instrument de musique, ou tout simplement au sommeil (sieste post-prandiale)". Et il va plus loin, "on peut également se demander si, au lieu d’essayer de faire baisser le stress et l’anxiété des élèves, on ne pourrait pas plutôt (ou aussi) essayer de prévenir de tels symptômes en réduisant les sources de stress et d’anxiété. Par exemple, en modifiant les pratiques pédagogiques et l’organisation du système scolaire de manière à ce que les notes, les bulletins, l’orientation scolaire engendrent moins de stress, de manière à promouvoir les compétences socio-émotionnelles, les climats de classes positifs et moins répressifs."

La note du CSEN ici

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