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Quels sont les étudiants qui se destinent aux métiers de l'enseignement (Sondage IPSOS pour la Cour des comptes)

Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 02 février 2023.

13 % des étudiantes et 10 % des étudiants "déclarent envisager très sérieusement de devenir enseignants", des pourcentages qui montent à 20 % parmi les titulaires d'un baccalauréat L, 23 % parmi les étudiants en lettres, langues et philosophie. À ce socle s’ajoutent 32 % d’étudiants, qui n’excluent pas d’exercer ce métier ; 14 % disent l’avoir envisagé à un moment puis y avoir renoncé." C'est le premier enseignement d'un sondage IPSOS réalisé pour la Cour des comptes auprès de 1 182 étudiants inscrits en troisième année de licence, et dont les principaux enseignements sont publiés en annexe du rapport sur "Devenir enseignant : la formation initiale et le recrutement des enseignants".

Le sondage révèle que "17 % des étudiants n’excluant pas cette voie professionnelle avaient décidé dès l’école primaire (de faire ce métier), 22 % au collège et 34 % au lycée". La mention obtenue au baccalauréat joue également un rôle dans l'orientation des candidats à l'enseignement. Les étudiants qui ont obtenu une mention très bien estiment plus souvent que le métier enseignant n’est pas attractif. Ceux qui ont obtenu une mention bien sont plus souvent attirés par le second degré que ceux qui ont eu une mention assez bien, plutôt attirés par le premier degré. Et "le choix entre premier et second degré reste genré (...). La proportion d’hommes se projetant dans le second degré est plus élevée que pour l’ensemble des étudiants (53 %)." C'est l'inverse pour le 1er degré.

"Les étudiants dont les deux parents sont ouvriers ou employés déclarent davantage envisager très sérieusement de devenir enseignants (13 %) que ceux dont les deux parents sont cadres, dirigeants, professions intellectuelles supérieures ou professions intermédiaires (9 %). Ils sont davantage intéressés par le concours du premier degré (37 %) et par le public (75 %) que ceux dont ceux dont les deux parents sont CSP+ (respectivement 26 % et 61 %)."

Les étudiants attirés par le premier degré souhaitent transmettre des savoirs fondamentaux, avoir le contact avec les jeunes génération, mais aussi avoir du temps libre et des vacances. Viennent ensuite "l’intérêt pour l’éducation et la transmission de valeurs à des enfants". Dans le second degré "sont mis en avant la transmission des savoirs, le contact avec les jeunes générations, le goût pour la matière enseignée, le temps libre et les vacances et la transmission de valeurs."

A côté de ces facteurs d'attractivité, le sondage évoque des "facteurs de rejet", à commencer par le salaire. "Pour plus de trois quarts d’entre eux, un enseignant débutant gagne, lors de sa première année comme titulaire et en prenant en compte les primes, moins de 1 800 € mensuel". Chez les étudiants qui envisagent très sérieusement devenir enseignants 42 % estiment ce salaire à moins de 1 600 €. Ils sous-estiment en revanche le temps de travail qu'ils évaluent à 36 ou 37 heures par semaine.

Viennent ensuite les "conditions de travail dégradées", le manque de reconnaissance du métier". S'y ajoute, pour un tiers des étudiants qui considèrent ces métiers comme pas attractifs "le manque de choix concernant les premières affectations". "Parmi ceux qui ont envisagé d’être enseignant à un moment mais ont abandonné cette idée, 16 % justifient ce choix en partie par la peur d’une affectation géographique qui ne leur conviendrait pas".

Le concours constitue également un facteur dissuasif : "12 % déclarent qu’ils ne sont plus intéressés parce qu’il faut passer un concours à la fin de leur cursus académique." Mais ce sont les conditions d’exercice du métier qui inquiètent. Plus de 90 % des étudiants "mentionnent parmi les principales difficultés relatives au métier d’enseignant au moins un item en lien aux difficultés avec les élèves (...).La gestion du comportement des élèves en classe est perçue comme une des missions les plus difficiles" pour plus de la moitié des étudiants qui citent également, pour le second degré, le manque d’intérêt des élèves (56 %)".

Enfin, l'image du métier est médiocre. Seule la moitié des étudiants considèrent que le métier d’enseignant est prestigieux "contre 62 % pour le métier de commissaire de police, 64 % pour le métier de responsable marketing ou communication, 71 % pour le métier de psychologue et 88 % pour le métier d’ingénieur".

Le rapport de la Cour des comptes, pages 136 à 144 ici

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