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Les sénateurs s'inquiètent d'un possible essoufflement des formations au numérique

Paru dans Scolaire le mardi 29 septembre 2020.

"Passer d'une logique d'équipement préalable à celle de projet préalable", c'est l'une des recommandations de la mission d'information sénatoriale sur "l'illectronisme", dans le chapitre qu'elle consacre à l'école. Les élus reprennent à leur compte la formule du directeur du numérique pour l'éducation, Jean-Marc Merriaux : "C'est à travers les projets pédagogiques que l'on pourra faire que les écoles s'équipent : sans projet, le numérique ne prend pas." Le risque en effet est d'investir "des sommes importantes dans des infrastructures et outils qui seront au final mal ou pas utilisés".

Les sénateurs soulignent que la question n'est pas nouvelle. "L'inclusion de l'informatique dans les programmes scolaires est une préoccupation ancienne", elle est déjà présente lors du lancement du plan calcul en 1967, mais "l''enseignement du numérique fait réellement sa mue avec (la loi Peillon de 2013)" et le ministère de l'Éducation nationale "a annoncé dès fin avril, sa volonté d'organiser à l'automne des états généraux du numérique éducatif, afin de transformer la crise qu'a traversée l'école en une opportunité". Parmi les thématiques qui devraient être abordées, l'égal accès au numérique, la définition d'une "culture numérique commune" et la maîtrise par les enseignants des compétences nécesssaires pour "enseigner et apprendre avec le numérique" ainsi que la recherche de "nouvelles stratégies pédagogiques", telle la classe inversée.

La mission reprend de plus à son compte une préconisation de la Cour des comptes "visant à définir un 'socle numérique de base', c'est-à-dire, les conditions techniques minimales dont doit disposer chaque établissement pour permettre un déploiement et une utilisation optimum des outils numériques (débit, qualité de la connexion Wifi, ...)". Elle reprend également les données d'une enquête de l'Education nationale : près de 167 000 élèves du 1er degré et un peu plus de 107 000 élèves du 2nd degré n'ont chez eux aucun matériel informatique "ni PC, ni tablette". Selon une étude Profetic, 47 % des enseignants du 1er degré "jugent leur maîtrise du numérique insuffisante". La mission "a appris avec étonnement qu'il n'y avait aucune obligation de formation continue - sous quelque forme que ce soit - pour les enseignants du second degré". Il faut donc "refaire de la formation au et par le numérique l'une des priorités de l'éducation nationale. Le précédent exemple du plan numérique, lancé en 2015, montre l'importance d'une mobilisation forte de l'administration pour inciter les enseignants à se former à ces questions. En effet, la mission d'information note une forte augmentation de la formation au numérique en 2016-2017, avant une diminution en 2017-2018, sans doute due à un essoufflement de la mobilisation sur ces thématiques."

Les sénateurs notent d'ailleurs que la formation des personnels comme des élèves pourrait s'appuyer sur le dispositif Pix dont une expérimentation montre "un réel effet sur les apprentissages au-delà même des seuls enjeux d'évaluation et de certification. "Toutefois, malgré ces certifications et la prise en compte de cette problématique par l'éducation nationale et l'enseignement supérieur, certains jeunes risquent de sortir du système éducatif sans la maîtrise de ces compétences. Aussi la mission d'information préconise, comme pour la lutte contre l'illettrisme, d'incorporer un test sur l'illectronisme lors de la journée Défense Citoyenneté."

Le rapport ici 

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