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Orthographe grammaticale : la recherche n'en est qu'à ses débuts (revue ANAE)

Paru dans Scolaire le lundi 29 mars 2021.

A moins d'une réforme "simplifiant l'orthographe bien plus largement que celle de 1990", son acquisition en français restera "particulièrement complexe", notent Carole Hanner et ses co-auteurs (tous de l'université Grenoble Alpes) dans l'une des contributions au dossier du dernier numéro de la revue ANAE. Ils ajoutent que les études "mettent en évidence cette difficulté et soulignent une baisse des performances orthographiques des élèves d'aujourd'hui par rapport à ceux d'hier", une baisse qui est "sans doute liée à la combinaison de nombreux facteurs", les évolutions de l'enseignement et des programmes, mais aussi "l'importance donnée au respect de l'orthographe dans la société", même si elle constitue "une véritable source de discrimination et de difficulté d'insertion sociale".

Ils proposent donc d'apporter "un éclairage" sur cette question et ils s'interrogent sur les "déterminants précoces des compétences en orthographe". Ils constatent qu'ils sont beaucoup moins étudiés en orthographe grammaticale que lexicale. En CM2, "la lecture précoce prédit l'orthographe grammaticale alors que c'est la conscience phonologique qui prédit l'orthographe lexicale". Les auteurs en concluent que, "comme le temps passé à l'enseignement explicite (apprentissage systématique de l'orthographe, ndlr) ne permet pas, à l'évidence, d'en aborder toutes les subtilités, il semble que plusieurs stratégies conjointes doivent être adoptées pour optimiser son apprentissage. L'une d'elle consiste à promouvoir et favoriser l'apprentissage implicite par une exposition la plus fréquente possible à la langue écrite (...), l'autre consiste à optimiser au maximum les temps d'apprentissage explicite" et à cibler, pour le volet lexical, "les mots les plus fréquents à l'écrit", au besoin sous forme de listes, et pour le volet grammatical, à "cibler l'effort, dans des modalités variées, d'une part sur les marques grammaticales qui sont les plus fréquentes et les plus résistantes, s, t, e, nt" et d'autre part sur les désinences (terminaisons, ndlr) qui se prononcent /é/ ou /ai/ des formes verbales.

A noter dans la même revue deux articles qui s'interrogent sur le lien entre les compétences motrices que nécessitent le geste d'écrire et la compétence orthographique. La relation existe mais "la causalité du phénomène reste difficile à établir". Ce ne serait pas avant l'âge de 9-10 ans "que les programmes moteurs seraient suffisamment automatisés pour permettre aux élèves de produire des lettres lisibles en recourant à un geste d'écriture de plus en plus fluide", de façon à pouvoir "gérer simultanément et efficacement les traitements graphomoteurs et orthographiques".

Revue ANAE (Approche neuropsychologique des apprentissages chez l'enfant) n° 170, dossier titré "L'écriture : du geste à l'orthographe", www.anae.revue.com

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