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La danse, parent pauvre de l'EPS ? (IGESR)

Paru dans Scolaire le vendredi 09 juillet 2021.

“L’école a toujours considéré le corps avec méfiance“. Voici une des raisons pour lesquelles “les activités physiques artistiques (danse et arts du cirque) sont actuellement sous-représentées au sein des enseignements artistiques et des projets EAC (éducation artistique et culturelle, ndlr)“, explique un rapport de l'Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche sur la pratique de la danse en milieu scolaire rendu en mai au ministre de l'Education nationale.

Carole Sève et Roland Blanchet, les deux inspecteurs chargés de cette mission, constatent tout d'abord le faible développement de la danse, “du fait de la prédominance d’une conception sportive de l’EPS“, alors que celui-ci constitue “potentiellement“ un espace où tous les élèves pourraient la pratiquer (comme les arts du cirque).

Ainsi par exemple au collège, l’enseignement obligatoire d’EPS est de 4 heures hebdomadaire pour les élèves de 6ème (144 h annuelles) et de 3 heures hebdomadaires pour les élèves du cycle 4 (108 h par an), organisé en séquences d’activités physiques, sportives et artistiques d’environ 12 heures de pratique, soit 12 séquences pour le niveau 6ème et 9 séquences pour les autres niveaux de classe. Si “les exigences programmatiques imposent aux équipes enseignantes de proposer un parcours de formation équilibré, c’est-à-dire proposant des séquences d’activités physiques des quatre champs d’apprentissage“, expose le rapport, “dans les faits, les activités physiques artistiques (la danse et les arts du cirque) sont peu pratiquées“.

Pourtant, les deux inspecteurs relèvent que la danse “pratiquée dans le cadre de l’EPS, en s’appuyant sur une danse de création qui engage les élèves dans les rôles d’interprète, de compositeur et de spectateur, répond, pour partie, aux enjeux de l’EAC“. Malgré cela, la danse est décrite par les référents académiques comme le “parent pauvre“ de l’EAC, bien que dans les 19 académies étudiées, le pourcentage de projets EAC intégrant la danse dans l’ensemble des projets EAC est “extrêmement variable“, s’échelonnant de 2,3 % à 28,5 %.

“Dans le second degré, ce sont les enseignants d’EPS qui sont les acteurs primordiaux des projets danse“, ajoute le rapport tandis qu'est mis en lumière le rôle du “médiateur“, assurant le suivi des projets, évitant “les dérives du type ‘prestation de service‘ “, et facilitant “un travail collectif qui profite à l’expertise de tous les acteurs, et favoris(ant) une pérennité des projets“.

L'IGESR constate enfin un “faible nombre d’enseignants possédant une certification complémentaire danse“, avec 107 enseignants l'ayant validée ces trois dernières années, dont 62 % sont des enseignants d’EPS et 73 %, des femmes. S'ajoutent à cela des formations initiale et continue en danse “quasi-inexistante(s)“ pour les professeurs des écoles. Toutefois, il apparaît que les formations continues en danse des enseignants d’EPS “se sont développées lors deux dernières années du fait d’une nouvelle exigence du programme EPS en lycée (obligation de proposer à tous les élèves de seconde une séquence les engageant dans un processus de création artistique)“ et que “les formations avec des artistes proposées par les DAAC* et les PREAC*“ soient plébiscitées par les enseignants“.

*DAAC : délégation académique aux arts et à la culture

*PREAC : pôle de ressources pour l'​éducation artistique et culturelle

Le rapport ici

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