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Handicap : le partenariat d'un SESSAD et d'une école n'est "pas si simple" (ouvrage)

Paru dans Scolaire le vendredi 17 septembre 2021.

La convention des Nations unies pour les droits des personnes handicapées, signée en 2006, oblige à changer de paradigme, ce n'est plus à la personne de "s'intégrer", mais à la société de s'adapter. Quant à l'élève en situation de handicap, il est "considéré comme un élève comme les autres". Mais "cette volonté d'une école inclusive va nécessiter la mise en place de plusieurs dispositifs d'accompagnement pour l'enfant en difficulté scolaire". Or "il n'est pas facile pour un instituteur (sic) d'accueillir dans sa classe un autre professionnel, qui plus est, n'appartenant pas à l'Education nationale", constate Thomas Viltard dans un ouvrage consacré aux SESSAD.

Ces "services d'éducation spécialisée et de soins à domicile", créés en 2010, répondaient à une demande des familles et des écoles, la notion de domicile devant être entendue au sens large, "c'est à dire les différents lieux dans lesquels évolue l'enfant". L'auteur, psychologue dans un SESSAD parisien revient sur l'évolution historique de la conception du handicap et sur les dispositions législatives, "loi Haby" de 1975 et loi de 2005, il liste l'ensemble des structures et des dispositifs existant pour la prise en charge ou l'accompagnement de ces enfants, dont quelque 1 765 SESSAD inégalement répartis sur le territoire national. Leurs interventions se font, pour certaines dans les locaux du service, mais le plus souvent dans les familles et dans les écoles, ce qui ne va pas sans difficultés : "le paradoxe auquel sont parfois confrontés les professionnels des SESSAD est la nécessité de s'adapter à la fois aux besoins de l'enfant mais aussi aux exigences et aux conditions de la vie scolaire (...). Sortir un enfant de la classe pour qu'il bénéficie d'une prise en charge spécialisée va parfois à l'encontre de la volonté de son maintien dans le groupe classe (...)."

A ces difficultés s'ajoutent les délais de prise en charge "de l'ordre de 12 à 36 mois" dans la grande majorité des cas, puisque "les orientations en SESSAD ne cessent de croître depuis plusieurs années", plus vite que ne sont créées des places. Il faut aussi compter avec "une relative méconnaissance des dispositifs SESSAD de la part d'un certain nombre de professionnels du secteur médico-social ou sanitaire". De plus, les écoles n'ont en général pas de lieux pour des prises en charge, et l'auteur d'évoquer "l'orthophoniste qui assure une séance dans la salle des maîtres (occupée par une institutrice qui prend un café, fait une photocopie, ou corrige des copies), ou dans le bureau du médecin scolaire, inoccupé certes, mais où elle est sans cesse dérangée par le téléphone (...), sans parler des espaces disponibles qui changent d'une semaine à l'autre, situation qui amène le professionnel à se 'promener' dans l'école avec l'enfant afin de trouver la bonne salle (...)." Pour les familles non plus, accueillir dans leur intimité un professionnel "ne va pas de soi". Pour l'auteur, malgré ces difficultés, le fonctionnement des SESSAD représente "une source d'inspiration" pour des soins "prodigués au plus près des patients".

Le SESSAD, Thomas Viltard (préface de Patrice Huerre), éditions ERES, 192 p., 14€

 

 

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