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Québec : Vers une centralisation du système scolaire et un Institut équivalent du Conseil scientifique de l'Education nationale

Paru dans Scolaire le lundi 08 mai 2023.

Bernard Drainville, le ministre québécois de l'Education, vient de déposer un projet de loi, dite "loi 23" qui prévoit notamment, selon les "notes explicatives" (l'équivalent de notre "exposé des motifs") de "confier au gouvernement la nomination du directeur général de chaque centre de services scolaire. Ces centres devront "conclure avec le ministre une entente de gestion et d’imputabilité contenant notamment des indicateurs nationaux, des objectifs et des orientations", le ministre pourra annuler la décision d’un centre si elle "n’est pas conforme aux cibles, aux objectifs, aux orientations et aux directives qu’il a établis". Le gouvernement pourra "prévoir, par règlement, les conditions et modalités relatives à la formation continue obligatoire des enseignants". Le projet de loi prévoit en outre la création d'un "’Institut national d’excellence en éducation" qui se substitue, pour ce qui est des 1er et 2nd degrés au "Conseil supérieur de l’éducation".

Selon La Presse, les responsables des centres de services scolaires se préparent "au pire", mais notre confrère décrit une situation marquée par "l’incapacité d’obtenir des données sur la performance du réseau, l’efficacité des services, voire un portrait précis de la réussite des élèves", et par "l’absence de statistiques au ministère sur plusieurs sujets pourtant fondamentaux". Quant à l'Institut national d’excellence en éducation, il "déterminerait les bonnes pratiques en éducation à partir de la recherche scientifique (...), pour ensuite les recommander au gouvernement et au réseau en vue de les mettre en application".

Une pétition, publiée par Le Devoir, dénonce "le coup de force du ministre Drainville" qui "veut être seul pilote dans le gros bateau du réseau de l’éducation et ainsi pouvoir, depuis le confort de son bureau à Québec, surveiller, dire quoi faire et comment le faire à 150 000 personnes impliquées corps et âme dans la mission éducative". Les opposants estiment que le Conseil supérieur de l’éducation est le "gardien de l’esprit de la réforme Parent depuis 60 ans" tandis que l’Institut national d’excellence en éducation développerait une "vision étroite de la pédagogie" fondée sur une "épistémologie positiviste" pour décider "de ce qui est bon, de ce qui est de la vraie science et de ce qu’il faut faire, comme s’il n’y avait qu’une seule bonne façon d’enseigner et de faire apprendre à des milliers de personnes différentes, comme si la complexité de l’expérience scolaire pouvait être réduite à de simples indicateurs de performance", en fonction de "données probantes", selon un modèle issu "des sciences médicales".

La loi ici, le site de La Presse ici, le site du Devoir ici

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