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Quel enseignement de la technologie au collège ? (D. Bloch)

Paru dans Scolaire le lundi 25 décembre 2023.

Le recteur Daniel Bloch nous propose trois courtes tribunes pour cette période où la trève des confiseurs raréfie l'information. Nous les publions bien volontiers. Elles sont libres de droit et nos lecteurs peuvent les "forwarder" sans modération. Selon la formule consacrée, elles n'engagent que leur auteur.

Le programme international pour le suivi des acquis des élèves de quinze ans, PISA, repose sur des tests portant sur la compréhension de l'écrit, la culture mathématique et les sciences, tests par lesquels sont évaluées les aptitudes des élèves à appliquer les connaissances acquises à l’école aux situations de la vie réelle, plutôt que leur maîtrise d’un programme scolaire précis, ce qui, compte tenu de la diversité des pays participant à ce programme, n’aurait guère de signification. Notre pays se situe dans le classement international PISA à un niveau bien moyen. Ne serait-ce pas, en partie, parce que nos enseignements sont effectivement trop académiques, sans relations suffisantes entre l’École et son environnement, en lévitation ? Ainsi, par exemple, des enseignements d’économie et de technologie reliés explicitement aux enseignements de base, centrés sur des questions posées par la vie réelle, s'écartant du tout informatique, ne pourraient-ils permettre d’améliorer notre classement PISA tout en remettant l'Ecole au centre du village ?

En mathématiques, par exemple, la manipulation d'objets, leur "toucher", l'approche par des jeux ou la résolution de problèmes concrets, leur explicitation verbale enfin, ne constituent-elles pas les éléments fondateurs de la méthode dite "de Singapour" dont les résultats sont considérés comme "probants"? Le développement, en France, à partir de 1987, suivant les mêmes principes, de quatrièmes et de troisièmes à coloration technologique, avait coïncidé avec une amélioration significative du niveau des élèves en fin de troisième des collèges, et leur fermeture, au tournant des années 2000, à leur détérioration. Une fermeture au nom d'une mixité sociale que l'on peut approuver. On doit également souligner la réussite des troisièmes à projet professionnel, introduites, en 2005. Elles se caractérisent aujourd'hui par des capacités d'accueil très inférieures à ce que demanderaient les familles, qui ne trouvent souvent, quand elles peuvent y avoir accès, de solutions que dans le privé.

Dans ces conditions, n'aurait-il pas fallu élever les quatrièmes et troisièmes à coloration technologique au rang de modèle standard ? A l'heure où des réflexions sont en cours portant sur l'avenir des enseignements de technologie au Collège, ne serait-il pas bon de s'en inspirer ?

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