Insertion professionnelle des jeunes : la situation des jeunes femmes de la "Génération 2010" un peu meilleure (CEREQ)
Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 23 octobre 2014.
Mots clés : CEREQ, insertion, génération, Vallaud-Belkacem
"Revoir tout ou partie des idées reçues" sur l’insertion professionnelle des jeunes en temps de crise : voilà ce que permet Quand l’école est finie, cinquième édition d'un rapport publié par le CEREQ (Centre d’études et de recherches sur les qualifications) et présenté ce 23 octobre au ministère de l’Éducation nationale. Sur la base d’une enquête réalisée auprès de 33 000 personnes au printemps 2013, cette publication revient sur les premiers pas dans la vie active des jeunes ayant arrêté leurs études en 2010.
57% des jeunes ont accédé rapidement et durablement à l’emploi, 14% sont demeurés aux marges de l’emploi et 11% y ont accédé progressivement. Par rapport à 2004, on observe une baisse du pourcentage de la première catégorie, une hausse de la deuxième et une stagnation de la troisième. Parmi les emplois occupés, 59% sont à durée indéterminée contre 34% à durée déterminée. 16% des emplois salariés sont à temps partiel.
"La comparaison entre tous ces niveaux d'insertion révèle que le chômage prolongé comme les conditions d’emploi les plus défavorables continuent à se concentrer au bas de l’échelle des diplômes", commente Alberto Lopez, directeur du CEREQ. Le diplôme apparaît comme un atout renforcé en temps de crise. On compte ainsi, sur les 57% des jeunes ayant eu un accès à l’emploi immédiat, 78% de Bac+5. À l’opposé, 40% des jeunes maintenus aux marges de l’emploi ne sont titulaires d’aucun diplôme.
La situation des jeunes femmes
Contrairement à ce que l’on pouvait observer pour les générations précédentes, la situation des jeunes femmes sur le marché du travail semble meilleure que celle des jeunes hommes, même si leur salaire est inférieur, les contrats à durée déterminée et le temps partiel contraint plus répandus.
Curieusement en revanche, la crise n’entamerait pas la satisfaction des jeunes. Mesurés à l’aune de la nature du contrat, du temps de travail et du niveau de rémunération, les chiffres ne varient presque pas par rapport à ceux de la Génération 2004 : 67% se déclarent satisfaits de leur situation professionnelle et 80% déclarent "se réaliser professionnellement".
La publication montre toutefois à quel point l’insertion des jeunes reste liée à leur genre ainsi qu’à leurs origines sociales, les jeunes issus de l’immigration ou résidant en zone urbaine sensible demeurant ainsi particulièrement fragilisés.
"Le poids des inégalités sociales demeure", souligne Najat Vallaud-Belkacem. La ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche tient "à rappeler combien [elle] accorde de l’importance à la mission d’insertion professionnelle qui est aussi celle de l’école". À cette fin, les collégiens suivront des parcours d’orientation et de découverte du monde professionnel afin de choisir leur filière en meilleure connaissance de cause. Des bourses de stages permettraient également de faciliter la découverte du monde de l’entreprise.
Quand l’école est finie. Premiers pas dans la vie active de la génération 2010 – Enquête 2013, coord. Olivier Joseph et Pascale Rouaud, Centre d’études et de recherches sur les qualifications, 2014.
Pour télécharger la publication, cliquer ici.
L. Ferry