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Les inspecteurs du premier degré malades de l'autoritarisme rectoral, selon le SNPI-FSU

Paru dans Scolaire le lundi 13 octobre 2014.

Les IEN premier degré du SNPI (le syndicat FSU des inspecteurs) adressent "une alerte à la ministre de l’Éducation nationale" pratiquement dans les mêmes termes qu'ils l'avaient fait un an plus tôt à Vincent Peillon. Il ne s'agit pas, indique à ToutEduc le secrétaire général du syndicat, d'une "alerte" au sens juridique du terme, impliquant le CSSCT du ministère, mais d'une mise en garde face à "des risques psychosociaux réels et déjà tangibles". Alors que les inspecteurs en charge d'une circonscription "sont très rarement en congé maladie", ceux-ci les multiplieraient actuellement. Paul Devin invoque la conjonction de nombreuses réformes alors que les moyens administratifs sont restreints.

Mais pour lui, au-delà de la conjoncture, se pose la question de la gouvernance du système éducatif. Au niveau national, elle est "de plus en plus lâche" et le niveau académique peine à faire émerger des priorités. Les stratégies sont d'autant plus "injonctives" qu'elles sont désordonnées. Les inspecteurs n'ont d'ailleurs pas été associés à l'élaboration des projets académiques, rédigés le plus souvent par des "cénacles rectoraux". Ils se traduisent par une série de consignes sans cohérence, que les inspecteurs répercutent sur les enseignants. Est-il possible de réussir la refondation dans ces conditions ? Une école peut-elle être bienveillante envers les élèves si son mode de gestion ne l'est pas ?

"Nous avions évoqué cette question avec Vincent Peillon et il était parfaitement d'accord avec nous pour critiquer un modèle managerial venu du privé, et qui est d'ailleurs critiqué à présent dans le privé. Mais le décret Chatel de 2012 qui réorganise les rectorats n'a pas été modifié, et rien n'a été fait pour modifier la tendance." De plus, indique à ToutEduc Paul Devin, certains recteurs ne tiennent pas compte des directives qui leur sont données par l'administration centrale, ou mettent en oeuvre partiellement les indications qu'ils reçoivent. Ils impriment leur vision du système scolaire, tel celui qui parle d'élèves comme de "produits" à "finaliser" avant de les mettre sur le marché du travail..."Les formes injonctives et superficielles de gouvernance contribuent à une perte de sens qui ne permettra pas d’engager les transformations nécessaires."

Sur l'alerte adressée l'an dernier à Vincent Peillon, voir ToutEduc ici.

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