Les enseignants n'ont pas assez d'informations en retour sur leur action (Une note de l’OCDE sur TALIS)
Paru dans Scolaire le mardi 07 octobre 2014.
Mots clés : Talis, OCDE, commentaires, évaluation, enseignants
Contribuant au 20ème anniversaire de la Journée mondiale des enseignants organisée par l’UNESCO, l’OCDE vient de publier un numéro de "enseignement à la loupe", le pendant pour TALIS de "PISA à la loupe", car elle voit dans cette manifestation "l’occasion idéale de nous interroger à nouveau sur les moyens dont disposent les établissements pour reconnaître et encourager un enseignement de qualité, notamment la mise en place de dispositifs de commentaires constructifs au sein de chaque établissement".
Ce numéro, "Commentaires aux enseignants : un potentiel inexploité" tire les leçons de l’enquête TALIS de 2013 parue début septembre qui, rappelons-le, portait sur les enseignants du premier cycle du secondaire et leurs chef d’établissement. Elle concernait 200 établissements de plus de 30 pays, au sein desquels 20 enseignants et le chef d’établissement ont été interrogés.
En moyenne, deux enseignants sur trois font ainsi part d’une amélioration de leur motivation et de leur satisfaction professionnelle suite aux commentaires qu’ils ont reçus. "Les sources les plus courantes de commentaires (sur leur pratique professionnelle, ndlr)… sont : les chefs d’établissement (54% des enseignants), les membres de l’équipe de direction de l’établissement (49%) ou d’autres enseignants (42%). Les deux sources les moins désignées sont les personnes ou services externes (29%) et les tuteurs (19%)." Les méthodes sur lesquelles les commentaires et (ou) évaluations se fondent peuvent être : l’observation en classe, la consultation des élèves, l’évaluation des connaissances de l’enseignant, les notes des élèves, l’auto-évaluation ou la consultation des parents. En ce qui concerne l'observation en classe, TALIS note une forte variation selon les pays:+ de 95% des enseignants reçoivent des commentaires après observation en classe en Malaisie, Pologne, Roumanie, Singapour, Abu Dhabi et Royaume-Uni alors qu'ils sont moins de 50% sont dans ce cas en Espagne, Finlande, Islande ou Italie.
Pour 70 % des enseignants, ces commentaires permettent de reprendre confiance en soi, 62 % déclarent qu’ils induisent des changements positifs dans leurs pratiques pédagogiques mais plus de la moitié des enseignants indiquent que dans leur établissement, les commentaires portent principalement sur le respect des obligations administratives et qu'ils sont insuffisants pour contribuer au développement de l’enseignement.
Pour Katarzyna Kubacka, de l’OCDE, ces résultats témoignent "de possibilités inexploitées". Selon elle : "Utilisés de façon constructive, les commentaires aux enseignants peuvent s’inscrire à l’appui de leur développement professionnel, tout en renforçant la collaboration au sein des établissements."
La fiche de l’OCDE, "l’Enseignement à la loupe" n°6 : commentaires aux enseignants : un potentiel inexploité" est consultable ici.