Le socle commun, "et ailleurs" ? s'interroge R-F Gautier dans les "Cahiers pédagogiques"
Paru dans Scolaire le samedi 04 octobre 2014.
Le socle commun, "et ailleurs" ? Roger-François Gauthier se pose la question dans un article du dossier des Cahiers pédagogiques "Vers l'école du socle commun". L'inspecteur général de l'administration de l'Education nationale ne s'interroge pas tant sur une définition possible du "socle commun" dans d'autres pays, mais sur la "mise en place d'une organisation scolaire" qui correspondrait au projet français d'école du socle". Membre du CSP (Conseil supérieur des programmes), il constate qu'on ne trouve nulle part une culture du premier degré, référencée à une histoire et à des organisations syndicales," comme c'est le cas en France". Mais il ne fait pas de l'unicité d'une école du socle le passage obligé pour favoriser "l'unité ou au moins la continuité" nécessaire pour avoir une réponse à la question "qu'attend-on de l'élève à la sortie de cette scolarité obligatoire?".
D'ailleurs, sur ce point, la France, malgré "une mise en oeuvre très partielle", se rangerait dans la logique de la définition d'objectifs explicites communs à tous les élèves telle qu'on la retrouve en Italie, en Espagne et dans plusieurs des pays des Balkans, alors que les pays scandinaves mettent en avant un curriculum national pour l'école de base et qu'un troisième contingent de pays européens, dont l'Angleterre (mais pas l'Ecosse) insiste sur des niveaux de performance à attendre des élèves à différents paliers. Partout cependant les enseignements dispensés dans le cadre de la scolarité obligatoire sont repensés et les savoirs scolaires ne vont plus de soi.
Quand les deux niveaux (primaire et premier cycle secondaire) sont maintenus, er que se mettent en place comme en Italie des réseaux d'écoles primaire et de scuole medie (collèges), l'auteur incline à penser "que la plus grande autonomie des écoles favorise une diversité relationnelle plutôt créatrice entre institutions plus égales". Souvent ces réseaux lient des établissements de niveaux différents dans le but "de réfléchir à la mise en place d'un curriculum vertical". L'auteur ajoute que "la distinction souvent faite entre curriculum national et curriculum local a un double impact : donner maîtrise aux acteurs locaux du plan d'études (...), dire que le curriculum est un projet qui porte sur toute la scolarité obligatoire".
L'auteur convoque encore l'Italie et sa Licenza media, l'équivalent du brevet, basée sur des épreuves écrites et orales préparées par les enseignants de l'élève. "Les enseignants ont la responsabilité d'identifier les savoirs qui participent de l'acquisition des différentes compétences du socle; en conseil de classe ils construisent les unités d'apprentissage interdisciplinaires".
Jean-Michel Zakhartchouk coordonnateur du dossier des "Cahiers" avec F. Blanquart et C. Walkowiak propose quant à lui "douze manières d'assurer la continuité école-collège" et met l'accent sur les parcours culturels et la vie scolaire.
Les Cahiers pédagogiques, sept-oct 2014, Dossier " Vers le socle commun", prix : 8,5 euros.