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L'enseignement catholique veut être "au service de tous et notamment des enfants et des jeunes les plus fragiles" (P. Balmand)

Paru dans Scolaire le vendredi 03 octobre 2014.

L'enseignement catholique travaille à la mise au point d' "indicateurs statistiques permettant de mesurer l’engagement des établissements et de leurs projets en faveur de l’ouverture à tous, de la mixité et de la prise en compte des diverses fragilités". Ceux-ci serviront à "la préparation de la rentrée 2016", indique, hier 2 octobre, Pascal Balmand. Le secrétaire général de l'enseignement catholique ajoute que, "pour la rentrée de septembre 2014", sur 139 postes "redéployés", 121 ont été consacrés "à des projets de réussite éducative pour tous" conformément aux principes énoncés dans un texte d'orientation datant du printemps dernier "autour du principe d’engagement de l’École catholique pour les réussites".

Il s'exprimait à l'occasion de la traditionnelle conférence de presse de rentrée qui a été l'occasion de donner quelques chiffres: les effectifs des ISFEC, les instituts de formation, "vont enregistrer une progression significative du nombre de leurs étudiants" qui se destinent à l'enseignement privé. En ce qui concerne les élèves, au total, l'enseignement privé catholique sous contrat gagne 6 566 élèves (+ 0,3 %) : il en perd 3 182 (-6,3 %) dans l'enseignement agricole, un recul "qui était attendu et qui s’explique par la fin du gonflement artificiel issu de la rénovation de la voie professionnelle". Le second degré hors agricole gagne 2 372 élèves (+ 0,2%) tandis que le premier degré en gagne 7 376 (+0,9 %). Pascal Balmand y voit surtout un effet de la démographie. Il ne nie pas l'existence d'un "effet rythmes", mais il l'évalue à quelque 1 500 élèves dont les parents ont voulu éviter la réforme mise en place dans les écoles publiques. Tout en estimant que cette réforme est "intéressante", le secrétaire général considère que "l’une des richesses de l’Enseignement catholique réside dans sa diversité" et il ne croit pas "à l’uniformité d’une ligne nationale". Il donne d'ailleurs en exemple un lycée professionnel parisien qui "a mis en oeuvre une organisation souple de l’emploi du temps pour permettre aux élèves de travailler en fonction de leurs besoins spécifiques".

"Nous sommes présents dans les zones les plus défavorisées" 

Et il insiste sur les dispositifs de prévention du décrochage (à Argenteuil, Fougères, Lambersart, Bordeaux), de "2de chance" (à Roubaix, Aix-en-Provence), de lutte contre l’illettrisme (à Besançon, Denain), d’accueil d’élèves étrangers non francophones (à Clermont-­‐Ferrand, à Ste-­‐Sigolène)... Il cite "les initiatives de partenariat scolaire entre établissements de centre-ville et établissements de quartiers défavorisés" (à Marseille par exemple), il évoque le "travail mené par les APEL avec le mouvement ATD Quart Monde afin de rapprocher de l’école les familles qui pourraient s’en sentir les plus éloignées". Il évoque aussi "le lancement du réseau IniSia, qui vise à rassembler, mutualiser et promouvoir tous les projets d’éducation à la solidarité internationale qui se vivent dans les établissements". "Nous sommes présents dans les zones les plus défavorisées, de Trappes aux quartiers Nord de Marseille en passant par Villeurbanne, Roubaix ou St-Laurent-du-Maroni", "nous souhaitons faire plus et mieux en termes de mixité sociale" et "contribuer à la construction du lien social comme à celle d’une société plus ouverte et plus fraternelle", ajoute-t-il.

Mais Pascal Balmand n'oublie pas les questions plus matérielles : l'enseignement privé entend "participer loyalement à l’effort éducatif de la nation", mais il a le souci du respect de ce qui [lui] est légalement dû au titre de l’égalité de traitement entre tous les élèves de ce pays". Il souligne "l'état parfois préoccupant [du] parc immobilier" alors que le SGEC s'emploie "à rassembler toutes [les] associations propriétaires dans le cadre d’une fédération nationale, l’Union Saint Pierre". Il s'inquiète de la manière dont la réforme de la taxe d’apprentissage pourrait menacer les lycées professionnels et les centres d’apprentissage". Il dénonce "la disparité de rémunération dont [les] professeurs suppléants sont victimes par rapport à leurs collègues du Public, avec des écarts pouvant atteindre plus de 300 € par mois". Sur ce point, il précise : "nous travaillons avec le ministère de l’Éducation nationale à trouver des solutions progressives à cette inégalité, mais cela demandera du temps".

"Contribuer à un débat serein"

Il n'oublie pas non plus les questions pédagogiques, et cite le travail mené par les observatoires mis en place par l'enseignement catholique, et la réflexion en cours "autour des dispositifs de classe inversée". Au-delà, il estime nécessaire de "questionner les savoirs", qui comportent toujours, "quelle que soit la discipline concernée et quel que soit le niveau d’enseignement", "une vision de la personne humaine, une vision du monde, une anthropologie et une culture". "Sur ce thème, "nous préparons actuellement un colloque qui se tiendra en mars 2015 au Collège des Bernardins", précise-t-il. Pour lui, l'enseignement catholique doit en effet "contribuer à un débat serein, argumenté et rationnel, face à la convergence préoccupante des anathèmes de tous bords (...) Nos enfants et nos jeunes ont besoin d’un climat serein pour grandir".

 

 

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