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Le redoublement est socialement injuste (PISA à la loupe)

Paru dans Scolaire le lundi 29 septembre 2014.

Dans les pays de l’OCDE, un élève de 15 ans issu d’un milieu socio-économique défavorisé sur cinq indique lors du test PISA 2012 "avoir déjà redoublé au moins une fois depuis le début du primaire, contre 7 % seulement des élèves issus d’un milieu favorisé". Et la dernière livraison de "PISA à la loupe" va plus loin en constatant "que, même à niveau de compétence similaire en mathématiques, en compréhension de l’écrit et en sciences" tel qu'il est constaté à 15 ans, "la probabilité pour un élève d’avoir déjà redoublé est souvent liée à son milieu socio‑économique". Ce qui fait dire à l'organisation internationale que "la faiblesse des résultats scolaires n’est pas la seule variable prédictive du redoublement", que les élèves défavorisés qui éprouvent des difficultés  "peuvent ne pas bénéficier de possibilités de soutien aussi précoces et efficaces que les élèves favorisés", mais aussi que "le redoublement peut être utilisé davantage comme une forme de sanction à l’encontre des élèves perturbateurs que comme moyen de remédier au retard scolaire".

Ce numéro de "PISA à la loupe" dresse un rapide panorama du redoublement, "12 % des élèves de 15 ans indiquent avoir déjà redoublé au moins une fois durant leur scolarité obligatoire", 7 % à l'école élémentaire, 6 % au collège et 2 % pour ceux qui sont déjà au lycée. Mais "au Japon, en Malaisie et en Norvège, aucun élève de 15 ans n’a indiqué avoir déjà redoublé; et dans 24 pays et économies, ce sont moins de 5 % des élèves qui sont concernés", alors que ce taux atteint ou dépasse les 20 % "en Allemagne, au Chili, en France, aux Pays‑Bas et au Pérou", les 30 % dans plusieurs pays d'Amérique latine et en Belgique, en Espagne, au Luxembourg et au Portugal, et qu'il dépasse les 40 % "en Colombie et à Macao". Mais il indique aussi que "de nombreux pays ont réduit leurs taux de redoublement entre 2003 et 2012 (...) En France, au Mexique et en Tunisie, le pourcentage d’élèves de 15 ans indiquant avoir redoublé au moins une fois (...) a ainsi reculé d’au moins 10 points (...)".

L'OCDE plaide pour des alternatives au redoublement : "Offrir davantage de temps d’instruction aux élèves en difficulté, adapter l’enseignement à leurs besoins afin de leur permettre de rattraper leur retard et cibler ces efforts là où ils sont le plus nécessaires, voici autant de stratégies bien plus efficaces pour aider les élèves ayant des difficultés d’apprentissage ou des problèmes de comportement."

PISA à la loupe n° 43 ici

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