La vision que les enseignants ont de leurs élèves est fortement corrélée à leurs opinions politiques (IFOP pour SOS éducation)
Paru dans Scolaire le vendredi 26 septembre 2014.
"SOS éducation", une association qui milite pour la méthode syllabique et contre le syndicalisme enseignant, a demandé à l’IFOP "une enquête pour savoir comment les enseignants du secondaire et du supérieur percevaient le niveau de leur élève". Le niveau de "maîtrise de la langue écrite" a baissé depuis le début de leur carrière pour 85 % d'entre eux, mais cette baisse est d'autant plus forte qu'ils se situent politiquement davantage à droite. Ils considèrent que l'école primaire doit apprendre aux élèves à lire, écrire, compter, et la moitié d'entre eux estime qu'elle remplit "bien" sa mission, l'autre moitié "mal". Là encore, la proximité politique joue sur les résultats, les enseignants se disant de gauche ou centristes répondant "bien" (57 et 60 %) contre 26 % pour ceux qui sont proches de l'UMP ou de l'UDI.
Les enseignants du second degré seraient donc très majoritairement favorables à l'instauration d'un examen d'entrée en 6ème, plus exactement au rétablissement d'un cursus spécifique pour les élèves "ne maîtrisant pas les savoirs fondamentaux" (77%, 93 % pour ceux qui sont proches de l'UMP ou de l'UDI).
Le droit de donner des lignes à copier
Les enseignants se partagent (51-49 %) sur la question de savoir s'ils disposent des moyens réglementaires d'assurer leur autorité, et ils sont une petite majorité à revendiquer le "droit de donner des lignes à copier à un élève en raison de son comportement". Sur cet item, le libellé des questions donne à penser qu'ils ne l'ont pas, ou qu'ils ne peuvent pas s'interposer lorsqu'un élève en agresse un autre. Ils considèrent d'ailleurs, à une très forte majorité, que se sont dégradées "le respect et la tolérance à l’égard des autres" ainsi que "la sécurité dans les établissements". Une petite majorité d'entre eux ne considère pas que le "grand plan numérique" constitue une priorité.
Un tiers d'entre eux "ne connaît pas assez" la nouvelle ministre de l'Education pour exprimer une opinion à son sujet, mais ils sont 43 % à avoir un préjugé favorable. Là encore, les résultats sont évidemment marqués par les sensibilités partisanes. En revanche, ils sont six sur dix à douter qu'elle soit "proche des préoccupations des enseignants", qu'elle ait "une bonne maîtrise des questions d’éducation" ou "un véritable projet pour l’Ecole", ce qui pourrait vraisemblablement s'appliquer à tous les ministres qui se sont succédé rue de Grenelle, vus par les enseignants.
Le site de l'IFOP ici