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Accès au savoir et à la culture : l'Ecole ne compense pas pour les enfants des quartiers d’éducation prioritaire (AFEV)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le mercredi 24 septembre 2014.

92% des enfants de milieu favorisé peuvent être aidés par un parent pour leurs devoirs, contre 61% des enfants des quartiers d’éducation prioritaire, dans la moitié des foyers des quartiers d’éducation prioritaire il n’y a pas de livres à la maison, contre 12% chez les autres parents... Ces résultats, issus d'une enquête réalisée par l’AFEV (Association de la fondation étudiante pour la ville) avec le cabinet Trajectoires-Reflex et l’UNAF (Union nationale des associations familiales), ont été présentés ce mercredi 24 mars 2014 à l'occasion de la 7e édition de la Journée du refus de l'échec scolaire.

Cette étude s'appuie sur le vécu et le retour de 633 enfants de CM1/CM2, scolarisés pour moitié dans les secteurs d’éducation prioritaire et pour moitié dans les quartiers aux indicateurs socio-économiques plus favorables. Elle met en avant un certain nombre d'inégalités persistantes dans les domaines des loisirs et de la culture : 81% des enfants issus de milieux favorisés disent être déjà allés à un spectacle en famille (musique, théâtre, marionnettes, danse, etc.), alors qu'ils ne sont que 59% parmi les enfants relevant des secteurs de l’éducation prioritaire. La fréquentation des musées en famille "concerne seulement 35% des enfants des secteurs prioritaires contre 76% des autres enfants". Ces derniers font aussi davantage de promenades dans la nature, lisent le soir et se couchent plus tôt, prennent davantage le petit-déjeuner le matin, alors que les autres vont au centre commercial (55%) ou au fast food (38%)... Et ils captent "mieux" l’offre "en termes d’activités artistiques ou sportives".

Écoles et bibliothèques compensent, mais pas suffisamment

Si l'étude relève un effet "compensatoire" des apports extérieurs à la famille (sorties scolaires, bibliothèques, etc.), elle note qu'"aussi importants soient-ils, [ils] ne suffisent pas à compenser, pour les enfants des secteurs de l’éducation prioritaire, les ressources familiales moindres en termes d’ouverture culturelle", "notamment dans la mesure où ils impactent nécessairement la trajectoire scolaire des enfants et leurs capacités à comprendre et acquérir les savoirs scolaires transmis". En effet, selon l'étude, "les enfants qui ont l’habitude de partir le week-end participent plus facilement en classe (76% contre 59%) et ils comprennent plus souvent ce qu’il leur est demandé de faire en classe (77% contre 65%)". Tout comme ceux qui ont "l’habitude de lire le soir avant de s’endormir".

Pour autant, ce ne sont pas ces résultats qui apportent le plus d'enseignements selon l'AFEV. Celle-ci note par exemple que les plus défavorisés aiment autant l'école que les autres, même s'ils sont plus nombreux à déclarer s'ennuyer à l'école. Surtout, ils se voient davantage réussir au collège (50% contre 35 % seulement des enfants issus de milieux favorisés), alors que ces décalages, explique l'AFEV, s'accroîtront par la suite. Pour l'Association, plus qu'une forme de "naïveté", ces résultats s'interprètent par "le manque de connaissance du fonctionnement du collège, et une faible anticipation des difficultés qu’il faudra affronter, contrairement aux enfants dont les familles ont un capital scolaire plus important". L'association fait le lien avec les résultats de son baromètre 2013 qui montre que s'ils sont 60% des enfants de primaire à déclarer aimer "beaucoup" aller à l’école, ils ne sont plus que 16% ensuite du côté des collégiens.

L'enquête complète ici

Camille Pons

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