La FEP-CFDT s'inquiète de l'avenir de la refondation
Paru dans Scolaire le jeudi 11 septembre 2014.
La FEP, la fédération CFDT de l'enseignement privé, redoute de voir "le fossé" avec l'enseignement public se creuser à nouveau si les écoles ne mettent pas en oeuvre la réforme des rythmes scolaires. "Ce serait grave", estime Bruno Lamour, le secrétaire général, qui l'a dit à la presse ce 11 septembre. Il pense d'ailleurs que le SGEC (secrétariat général de l'enseignement catholique) éprouve les mêmes inquiétudes. D'ailleurs, le chiffre communément avancé de 10 % d'établissements qui seraient passés à la semaine de 4,5 jours semble fragile, et surtout ne pas faire la différence entre les écoles qui n'avaient pas appliqué la réforme de 2008 et celles qui appliquent celle de 2013. "Aucune école n’est entrée dans le dispositif" en Charente, Charente-maritime, Gironde, Vendée, Béarn, Hérault, ni dans le Languedoc, le Limousin et l'Alsace. Elles sont en revanche toutes à 4,5 jours en Mayenne et trois sur quatre le sont dans les Deux-Sèvres, constate la fédération au terme d'une enquête de rentrée qui est loin d'être exhaustive.
Mais la FEP est surtout inquiète de l'avenir de la "refondation". "Nos collègues en ont perdu le sens, pour eux, c'est un mot qui ne veut rien dire", et ils ne font pas le lien entre les divers dispositifs qui se mettent en place. "Personne ne leur a permis de se l'approprier." Bruno Lamour met clairement en cause la hiérarchie et la gestion du changement dans l'Education nationale, l'administration semblant considérer qu'il suffit qu'au sommet de la pyramide, une décision soit prise pour que "ça descende" et que "ça s'applique, comme par magie". Il fait d'ailleurs le constat que cette difficulté existe aussi pour les organisations syndicales, il leur faut accompagner sur le terrain les responsables locaux (à noter que Christian Chevalier, le secrétaire général du SE-UNSA, interrogé par ToutEduc sur le même sujet, a récemment décrit la situation en des termes similaires).
La FEP organise le 1er octobre un colloque sur la laïcité. Les questions sociétales qui y sont liées entrent en effet dans les établissements privés sous contrat. Sans envisager la "fonctionnarisation" des enseignants du privé, ne faudrait-il pas revoir les termes du contrat, qui pourrait être tripartite, établissement - Etat - collectivité territoriale ? La question se pose peut-être aussi alors que la FEP souhaite voir entrer des établissements privés dans la logique de l'éducation prioritaire, même si ce ne sera jamais "une réplique exacte" de ce qui existe dans le public. Les réticences seraient d'ailleurs davantage locales, du fait de certains directeurs diocésains ou de certains recteurs, que ministérielles ou de la part du SGEC.
Même si les personnels des maisons familiales rurales sont syndiqués par une autre fédération de la CFDT, la FEP défend contre les attaques du SNETAP (voir ToutEduc ici) des "collègues passionnés". Sa branche agricole lance auprès de ses adhérents deux enquêtes sur les "publics difficiles", notamment dans les classes de 4ème et de 3ème, que reçoivent les lycées agricoles, sur leurs attentes, sur les comportements des parents....