Les établissements jésuites affirment vouloir davantage de mixité sociale et scolaire
Paru dans Scolaire le jeudi 11 septembre 2014.
"Dans les établissements scolaires jésuites du monde, le nombre d’élèves d’origine modeste est bien supérieur à celui des élèves aisés. En France, nous souhaitons toutefois aller plus loin pour relever le défi d’une plus grande mixité sociale et scolaire", affirme le réseau Ignace de Loyola-Éducation, qui rassemble 14 établissements scolaires.
Pour ce faire, des pratiques pédagogiques nouvelles sont expérimentées. À Lyon par exemple, au collège Saint-Louis de la Guillotière, il n’y a pas de sélection à l’entrée. "Nous avons mis en place une pédagogie innovante basée sur un travail d’équipe et transdisciplinaire des enseignants et sur une démarche de responsabilisation des élèves, en leur donnant par exemple la possibilité de choisir leurs enseignants. Il n’y a par ailleurs plus de notes chiffrées en 6e et 5e mais une évaluation par compétences", commente un représentant du réseau. Le système semble porter ses fruits, avec 100% des élèves de 3e orientés comme les autres enfants des collèges lyonnais.
C'est l'occasion pour les responsables du réseau d'en rappeler quelques caractéristiques. Trois écoles de production permettent aux jeunes de 15 à 18 ans d'accéder à un diplôme et à un métier. À Saint-Etienne, l'école, tenue par des bénévoles et adossée au lycée professionnel Le Marais Sainte-Thérèse, accueille des élèves désireux de préparer un CAP qui leur permettrait de trouver un emploi ou de poursuivre un baccalauréat professionnel ou un BTS. 93% des élèves obtiennent ainsi un diplôme académique et 45% d’entre eux poursuivent leurs études.
Plus globalement, le réseau propose des formations allant de la maternelle aux classes préparatoires et aux lycées professionnels en passant par l’internat. Il repose sur un principe fondateur : le "magis pour tous". "Magis signifie en latin davantage", explique Thierry Lamboley, délégué du Provincial de France pour les établissements scolaires. "Nous souhaitons mettre fin au terme d’excellence, qui implique une comparaison, l’idée que certains seraient meilleurs que d’autres. Dans la tradition jésuite, nous défendons l’idée d’une réussite collective, d’une émulation de l’éducation par les pairs, avec par exemple des élèves des niveaux supérieurs qui encadrent les plus jeunes dans un esprit de co-responsabilité. Personne ne doit être laissé de côté."
Louise Ferry