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Rentrée scolaire : le SNUIPP entre accompagnement des réformes et remise en cause locale

Paru dans Scolaire le lundi 25 août 2014.

"Nous ne demandons pas des annonces extraordinaires", mais que l'on aide "les enseignants à mettre en oeuvre les réformes". "Nous demandons la fin de l'heure d'APC [activités pédagogiques complémentaires] et la réunion en urgence des CDEN [conseils départementaux de l'Education nationale] de façon que soient remises en plat les organisations défaillantes" en termes d'organisation des rythmes scolaires. Sébastien Sihr présentait, ce 25 août, les préoccupations du SNUIPP (le syndicat FSU du 1er degré); cette conférence de presse a été bousculée par l'annonce de la démission du gouvernement Valls, un évènement qui venait confirmer les déclarations du secrétaire général : "l'école a besoin de calme, on ne change pas l'école quand celle-ci est le théâtre de tensions."

Il met en avant trois priorités, la formation continue, le nombre d'élèves par classe et les salaires des enseignants. Sur le premier thème, il évoque "la déception" générée par le système de formation à distance m@gistère, dont les débuts sont "poussifs", et la mise en place parfois "cahotique" comme à Paris. Globalement, l'offre est "à l'arrêt". Le syndicat demande notamment que les enseignants de maternelle bénéficient sur les 3 années à venir d'au moins trois semaines de formation continue. En ce qui concerne les taux d'encadrement, "il manque 41 000 classes pour rejoindre la Finlande". Les effectifs moyens pour l'école élémentaire dans l'Union européenne sont d'un peu moins de 20 élèves par classe (19,4 en Finlande), contre 22,7 en France où un quart des classes comptent 25 élèves ou plus. En maternelle, la moyenne est de près de 26 élèves, et 8 % des classes comptent plus de 30 élèves. Les créations de postes permettront l'ouverture de 935 classes, calcule le syndicat, alors qu'on attend 35 000 élèves supplémentaires.

Parmi les moins bien payés

Le SNUIPP souligne que les enseignants français sont "parmi les moins bien payés" des pays de l'OCDE, avec un salaire de 2 127 € après 15 ans de carrière (2 841 en Angleterre, 2 447 en moyenne OCDE) et le SNUIPP demande un échéancier pour l'alignement de l'ISAE (indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves) sur l'ISOE que touchent les enseignants du second degré, soit son triplement.

Les premières semaines de mise en oeuvre de la généralisation de la réforme des rythmes scolaires inquiètent également le syndicat qui craint une certaine confusion dans nombre de communes, et des difficultés de gestion. Il demande la mise en place dans chaque département le "cellules de veille" qui puissent répondre immédiatement aux interrogations des directeurs, lesquels seront "sur la brèche", obligés par exemple de veiller à la répartition des élèves entre les diverses activités. Les 36 h annuelles d'APC, dues par les enseignants pour les élèves en difficulté, apparaissent dans ce contexte, estime-t-il, comme un "OVNI" et doivent être repensées dans le cadre des nouveaux programmes. Le SNUIPP demande qu'elles soient intégrées aux 108 heures "hors classe", réservées aux concertation et aux rencontres avec les parents notamment.

Des enseignants fiers de leur métier, mais...

Le syndicat a également présenté un sondage sur les préoccupations des enseignants. Réalisé par Harris interactive auprès d'un échantillon de 3 036 professeurs des écoles interrogés "à partir d'un fichier de contacts fourni par le SNUIPP", il témoigne d'une légère remontée des opinions favorables sur le fonctionnement de l'école élémentaire, mais 63 % des enseignants ne sont pas satisfairs de leur situation professionnelle. Ils sont "fiers d'exercer ce métier" (73 %), mais stressés (79 %), déçus (72 %), en colère (70 %), découragés (57 %) et seuls 19 % d'entre eux sont "sereins". Ils ne sont que 2 % à être motivés par le salaire et 12 % par les vacances, ils apprécient l'ambiance de travail, mais sont plus de 80 % à dénoncer l'absence de perspectives de carrière, et plus de 90 % les formations et l'accompagnement dont ils peuvent disposer. Ils sont un peu moins de 20 % à souhaiter trouver un poste en dehors de l'Education nationale dans les 10 ans à venir. Et (89 %) ils ne sont pas suffisamment informés sur les reconversions possibles au sein de l'Education nationale. Ils ont de bonnes relations avec les élèves (90 %), avec les collègues et même les parents (70 %), mais pas avec leur inspecteur (50 % d'opinions négatives) et surtout pas avec le ministère (87 % d'opinions négatives).

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