"Plus de maîtres que de classes" : "L’attention doit être portée au pilotage" (rapport IGEN-IGAENR)
Paru dans Scolaire le mercredi 30 juillet 2014.
Dans le cadre de la mise en place progressive du dispositif "plus de maîtres que de classes" depuis la rentrée scolaire 2013, "l’attention doit être portée au pilotage. Cela concerne les échelons de la hiérarchie académique, mais le pilotage des écoles est tout aussi essentiel". C’est ce qu’affirme un rapport des inspections générales (IGEN-IGAENR), daté de juin 2014. Pour "concevoir le pilotage du dispositif aux différents échelons", il faudrait "créer une coordination académique en matière d’implantation des emplois PDM, de recrutement et d’affectation des personnels, de stratégie de formation et d’accompagnement" et "veiller dans les départements et les circonscriptions à la formalisation des projets par les équipes pédagogiques". Il conviendrait surtout de "responsabiliser les écoles qui se portent candidates à ce dispositif en créant les conditions d’un pilotage de proximité par la directrice ou le directeur". Le rapport insiste sur la responsabilité de ces personnels "en matière de pilotage du projet, d’organisation, de formalisation, de répartition des classes et des services, d’animation et d’explication des objectifs".
Il faut associer le directeur d’école "à l’élaboration d’une lettre de mission du maître supplémentaire" et lui confier "la répartition des services de celui-ci et la responsabilité d’expliquer le sens du dispositif dans le cadre du conseil d’école". Il conviendrait également de "porter attention aux compétences pédagogiques et didactiques ainsi qu’aux capacités d’adaptation requises pour assurer la fonction de maître supplémentaire". La mission considère que "la gestion des ressources humaines est un sujet majeur pour la réussite du dispositif". C’est "un triptyque" qu’il convient de faire fonctionner. Les trois termes en sont "l’organisation, le vécu professionnel des acteurs, le sens et la philosophie du projet".
"Maintenir la priorité d’enseignement du maître supplémentaire sur le cycle 2"
La mission recommande de "rendre le dispositif lisible comme outil de prévention et de lutte contre la difficulté scolaire". Pour y parvenir, il faut "maintenir la priorité d’enseignement du maître supplémentaire sur le cycle 2, incluant désormais le cours élémentaire 2ème année, de façon à cibler l’acquisition des compétences essentielle". Autre recommandation : "mettre à disposition des équipes pédagogiques les outils nécessaires au dispositif" ; il faudrait "proposer des évaluations diagnostiques, conçues au niveau national, destinées à connaître les acquis des élèves par rapport aux compétences attendues au début de chaque année du cycle 2, de manière à pouvoir répondre à la demande des acteurs".
La mission préconise aussi de "renforcer l’accompagnement et la formation". Il faudrait notamment "recentrer les formations et l’accompagnement sur l’analyse des situations d’apprentissage, les gestes professionnels et l’usage du numérique" , "inviter les recteurs à se rapprocher des ESPE pour que soient prises en compte les demandes de formation exprimées par les acteurs engagés dans le dispositif" et "mettre en œuvre une recherche-accompagnement au niveau national portant sur les aspects pédagogiques et didactiques".
Par ailleurs, la circulaire de rentrée 2014 recommande que l’on donne la priorité aux postes implantés en éducation prioritaire. Néanmoins, la mission regrette "encore quelques débordements concernant l’affectation de maîtres supplémentaires hors éducation prioritaire, sans référence suffisante à la mesure d’une difficulté comparable". Et appelle à la "vigilance".
Le rapport (ici).