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Egalité filles-garçons, lutte contre les stéréotypes : la CNCDH dénonce la "timidité" de l'Education nationale

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 08 juillet 2014.
Mots clés : CNCDH, genre, LGBT

La CNCDH évoque le rôle de l'Education nationale dans l'avis qu'elle vient de publier au JO sur "les violences et discriminations commises à raison de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre" car, estime la Commission nationale consultative des droits de l'homme, l'Ecole "a un rôle primordial à jouer dans la sensibilisation des jeunes à la lutte contre les LGBT-phobies". Or, "lors de plusieurs auditions menées par la CNCDH, des acteurs de la communauté éducative ont souligné la grande timidité du ministère dans la mise en œuvre des recommandations du programme d'actions gouvernemental". Pour elle, "les pressions exercées par des groupes hostiles ne doivent en aucun cas repousser la mise en place des mesures dont le réalisme et la pertinence peuvent être saluées".

Mais elle déplore que l'enquête SIVIS ne permette pas une mesure de l'ampleur réelle des "actes commis à raison de l'orientation sexuelle" des jeunes alors que "les établissements scolaires ne sont pas préservés de ces violences". Elle considère que "l'agrément des associations, au niveau académique et au niveau national, la campagne annuelle d'information sur le dispositif 'Ligne Azur', géré par l'association Sida Info Service, la mise à disposition d'outils pédagogiques variés constituent des leviers particulièrement importants, mais encore insuffisamment exploités".

Des questions qui ne sont pas d'ordre privé

De plus, alors que l'éducation à la sexualité et à l'égalité fille-garçon "est inscrite dans le socle commun", les séances annuelles prévues "ne sont pas systématiquement mises en œuvre dans les établissements scolaires et, quand elles le sont, n'abordent que rarement les problématiques liées à l'homosexualité et à la transidentité". De plus, les problématiques LGBT sont "parfois abordées sous un angle médical" et "trop souvent laissée[s] à la seule charge des infirmières et infirmiers scolaires".

La CNCDH récuse l'idée que ces questions doivent être "renvoyées à des problématiques strictement privées" alors qu'elles "relèvent indéniablement de l'apprentissage du respect au sein de l'environnement scolaire et du vivre-ensemble" et elle souligne "le rôle particulier" que peuvent jouer les CESC (comités d'éducation à la santé et à la citoyenneté) dont elle estime nécessaire qu'ils soient "effectifs dans l'ensemble des établissements". Elle ajoute que le nombre d'élèves de l'enseignement secondaire qui ont bénéficié d'une intervention des associations du mouvement LGBT "est encore faible", quelque 25 000 en 2012, soit 2,6 % des élèves : "le soutien financier aux associations ainsi que l'extension des agréments au niveau des académies apparaissent comme des outils efficaces pour renforcer la lutte contre les LGBT-phobies en milieu scolaire". La lutte contre les LGBT-phobies "doit être abordée avec la même ambition que la lutte contre le racisme, l'antisémitisme, le sexisme ou toute autre forme de discrimination et d'exclusion, par la communauté éducative" dans les futurs programmes d'enseignement moral et civique.

L'avis de la CNCDH ici.

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