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Les personnels ne sont pas d'accord avec les choix politiques faits dans l'Education nationale (enquête UNSA)

Paru dans Scolaire le jeudi 26 juin 2014.

Le malaise des enseignants "s'enkyste" estime Laurent Escure. Le secrétaire général de l'UNSA-éducation présentait ce 26 juin le second baromètre UNSA des métiers de l'éducation, et il n'a pas caché ses inquiétudes. Bien que les discours aient changé depuis 2 ans, l'idée que les fonctionnaires sont mal traités perdure. "La plaie reste ouverte." Il craint aussi que s'installe "une fracture entre les plus jeunes et les moins jeunes". Elle n'est pour l'instant pas visible, le sentiment d'appartenance à un même ensemble est encore là, "mais nous constatons un risque de divergence" par exemple sur le dossier des retraites. A l'item "ressentez-vous de la reconnaissance et du respect dans votre pratique professionnelle", les - de 35 ans répondent "oui" à 34 %, les + de 55 ans à 49 %. Au même item, les "administratifs et gestionnaires" répondent également oui à 49 %, les enseignants à 32 %... Le malaise enseignant est donc fort, mais leur mécontentement serait davantage lié aux "ordres et contrordres" (sur les rythmes, sur les ABCD de l'égalité...) qu'aux réformes elles-mêmes.

"Le milieu n'est pas homogène", certains trouvent que les réformes ne vont pas assez loin, d'autres trop loin, mais il n'est pas par principe hostile au changement, quand on lui montre qu'il répond à la demande sociale et qu'il représente un mieux pour eux-mêmes. C'est ainsi que le nombre des classes sans notes devrait être multiplié par deux l'an prochain. La souffrance professionnelle n'en est pas moins une réalité. Laurent Escure ne pense pas qu'elle se traduise par "une explosion" de la présence structurée du FN dans l'éducation, mais bien plutôt par une forte abstention aux prochaines élections professionnelles, abstention déjà forte en 2011 et que le vote électronique ne suffit pas à expliquer, tandis que "FO pourrait capter une partie de cette radicalité dans le repli sur soi".

Eviter le "terrorisme intellectuel"

Interrogé sur les faiblesses de l'offre syndicale, Laurent Escure estime qu'il faut éviter "le terrorisme intellectuel" et le "prêt à penser monolithique" qui sévissait autrefois et, plutôt que de condamner moralement chez certains personnels une proximité avec ceux qui s'opposent à toute ouverture, il propose "un syndicalisme de la conviction". Il indique par ailleurs qu'il se refuse à faire tout procès d'intention à Benoît Hamon, lequel succède à "un ministre atypique". "On le jugera sur ce qu'il fait", mais "on sera sans concessions".

Quelque 19 000 agents ont répondu à l'enquête, tous n'étant pas des sympathisants ou des adhérents de l'UNSA. A pus de 90 %, ils travaillent dans l'Education nationale et sont enseignants ou CPE pour la moitié d'entre eux, directeurs d'école ou personnels de direction pour 20 %. Globalement, les personnels de l'Education et de la Recherche se sentent "reconnus et respectés", mais ce n'est le cas que de 30 % des professeurs des écoles (36 % des professeurs des lycées et collèges). Globalement les missions qui leur sont confiées ont du sens (81 %), et ils aiment la profession qu'ils exercent (94 %), mais ils sont pourtant 16 % à n'être pas heureux de l'exercer. Leurs perspectives de carrière ne sont pas satisfaisantes (82 %), ni leurs conditions de travail (58 % globalement, 68 % chez les enseignants). Leurs conditions de travail ne se sont pas améliorées cette année (83 %), leur rémunération n'est pas à la hauteur de leur qualification (85 %), ils sont 17 % à souhaiter changer de métier et passer dans le secteur privé (27 % dans le secteur public). Ils ne sont que 21 % à être "en accord avec les choix politiques faits dans leur secteur d'activité" (15 % chez les enseignants).

Ils placent en tête de leurs priorités "le pouvoir d'achat", les "perspectives de carrière" et leur "charge de travail". Viennent ensuite la possibilité d'un parcours professionnel varié, la formation professionnelle continue, les relations hiérarchiques, l'appui à l'exercice professionnel, le temps de concertation avec les collègues, la santé au travail et l'aménagement du lieu de travail.

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