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Evaluation des élèves: les réactions du SGEN, du SE, du SNES, du SNALC, de J-C Carle, d'E. Ciotti et du FN

Paru dans Scolaire le jeudi 26 juin 2014.

Le SGEN-CFDT appelle Benoît Hamon, le ministre de l'Education nationale qui a lancé 24 juin la Conférence nationale sur l’évaluation des élèves, à oeuvrer avec "doigté et patience" dans ce dossier et il "espère que le débat saura éviter langue de bois et crispations inutiles", dans un communiqué ce 25 juin. "On ne compte plus les ouvrages pédagogiques, les recherches, qui se sont penchés sur la question. (...) Ce qui achoppe, c'est, finalement, que 'l'évaluation' n'est reconnue qu'à partir du moment où elle donne lieu à notation, et qu'à la fin elle sert à classer et à trier". Pour le syndicat, "l'enjeu du débat sera bien de se centrer sur une évaluation  au service des apprentissages des élèves".  

Le SE-UNSA espère "un débat ouvert et serein". Il relève que "la pratique systématique de la notation chiffrée sur 20 et le recours aux moyennes disciplinaires et générales dans le second degré trompent les familles et les élèves sur les finalités de l’école : il faut avoir des bonnes notes pour passer dans la classe supérieure et obtenir l’orientation rêvée. Or, certaines compétences jamais évaluées - et donc masquées - sont indispensables à la réussite scolaire. Les moyennes autorisent toutes les compensations et dissimulent ainsi des échecs et des réussites abusifs alors qu’il faudrait garantir des acquis réels et équilibrés pour tous". Le système d’évaluation actuel est "élitiste, au service de la sélection de ceux qui disposent de tous les codes pour réussir".

L’évaluation doit être bienveillante, "mais sans démagogie"

De son côté, le SNES-FSU souhaite que le débat  "soit ouvert sans tabou et sans préjugé (...), et en évitant les propos du type 'café du commerce' sur la supposée nécessité de supprimer les notes. Il ne faut pas se tromper de débat et faire porter à l’évaluation chiffrée le chapeau de la difficulté - voire de l’échec scolaire – alors que dans le même temps l’évaluation par compétences et le livret de compétences seraient parés de toutes les vertus pour faire réussir les élèves". Pour le syndicat, "l’évaluation doit gagner en transparence afin d’être mieux comprise par les élèves et leurs familles. Ses différentes finalités doivent être clarifiées : outil au service de la formation des élèves au quotidien et outil de certification permettant notamment l’obtention d’un diplôme". L’évaluation doit être bienveillante, affirme le SNES, "mais sans démagogie. Il ne faut pas confondre finalité didactique et pédagogique, et finalité sociale".

Pour le SNALC, il s'agit d'une "attaque menée contre la qualité de nos évaluations, qui nous présente comme d'affreux tortionnaires inconscients des dégâts terribles que nous causerions chez les élèves à grands coups de mauvaises notes stigmatisantes, ( ce qui) ne peut que continuer à dégrader encore un peu plus l'image que nous avons dans la société. Les professeurs, ainsi que les autres catégories de personnels, tiennent à exprimer leur ras-le-bol face à un système qui non seulement les laisse tomber, mais en plus les accuse de ses propres dysfonctionnements."

"Le gouvernement actuel a perdu tout sens des réalités" pour Eric Ciotti

Jean-Claude Carle estime que "si les notes sont mauvaises, c’est que la performance scolaire des élèves est mauvaise". La réalité est que la baisse de la performance et de l’équité de du système éducatif n’est aucunement liée aux "questions futiles" mises  à l’ordre du jour par le ministre, ajoute le sénateur UMP. "Evidemment, il est préférable de valoriser les points forts d’un élève plutôt que de stigmatiser ses points faibles mais une véritable réforme du système éducatif oblige à un engagement plus profond que de savoir si les enseignants doivent corriger en vert ou en rouge. La réalité de l’échec scolaire est ailleurs. Malheureusement le courage aussi." Eric Ciotti, député UMP, est plus virulent: "Cela me paraît une absurdité de plus. Le gouvernement actuel a perdu tout sens des réalités. Il y a des mauvais notes. Du coup, on va supprimer les notes. Il fallait l'inventer. Les socialistes ont osé."

Pour le Front National "supprimer les notes ou, du moins, leur sub­sti­tuer d'autres formes d'évaluation est l'un de ces ser­pents de mer péda­go­gistes s'ajoutant aux des­seins de trans­for­mer les établis­se­ments sco­laires en 'lieux de vie' ou de 'pla­cer l'élève au centre du sys­tème'. Tout cela ne concourt qu'à une seule chose: au renon­ce­ment de l'école à ins­truire et à pré­pa­rer à la vraie vie!" 

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