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ESPE : La FSU pointe des "difficultés majeures" et demande une remise à plat

Paru dans Scolaire le mardi 27 mai 2014.

Huit mois après l'ouverture des ESPE, les premières remontées recueillies par l’observatoire FSU de la formation des enseignants et CPE font état de dysfonctionnements : des moyens pour étudier insuffisants obligeant des étudiants à se salarier, des conditions de travail des formateurs dégradées… Les pertes de postes aux concours exceptionnels, 1861 postes non-pourvus dans le second degré et 743 dans le premier degré, sont une des conséquences de ces difficultés, estime la FSU qui organise une journée bilan des ESPE, ce 27 mai à Paris. "Nous avions dit que cette réforme allait trop vite et qu’il fallait une année blanche, année de transition. Il fallait donner du temps pour construire une réelle formation des enseignants. Aujourd’hui il faut regarder ce qui pose problème pour y remédier", explique Bernadette Groison. La secrétaire générale de la FSU dénonce des "conditions de formation qui ne sont pas tenables en l’état actuel, pour les étudiants. On leur demande de faire quatre choses en même temps : de faire un master, de préparer un concours, de faire classe et de se construire une identité professionnelle dans un temps très court. Cela paraît pour beaucoup un défi assez important à relever."

En outre, la FSU pointe les inégalités de volumes et des contenus de formation. Mais aussi les incertitudes sur les programmes et les critères d’évaluations des concours. Et demande "un cadrage national fort, une carte des formations et des garanties budgétaires". "Il faut aussi revoir la question de l’aide financière aux étudiants", estime Bernadette Groison. Pour démocratiser l'accès à ces métiers, il faudra attribuer une allocation d’autonomie et "accepter le pré-recrutement dès la licence".

Crise de recrutement

"Comment cela se passe pour ceux qui ont été collés aux concours ?", s’interroge Bernadette Groison. Ils ont obtenus des promesses de pouvoir poursuivre en M2 mais la mise en œuvre pratique pose des problèmes. Les M1 collés au concours ont deux autres possibilités : redoubler ou obtenir une préparation hors diplôme. Mais aucune ESPE n’est en mesure de dire aux étudiants quel parcours leur sera proposé.  "Il faut trouver des solutions. Nous allons manquer d’enseignants, avec la crise de recrutement."

Frédérique Rolet, co-secrétaire générale du SNES, indique que le syndicat a proposé "dans le second degré, qu’on regarde le vivier actuel, c'est à dire les assistants d'éducation, pour les enseignants et les CPE. Notamment dans les disciplines déficitaires et les académies déficitaires, comme Créteil ou Amiens… On pourrait diminuer leur temps de service quitte à ce qu’il y ait un engagement à ce qu’ils passent les concours. Dans l’immédiat, cela permettrait de préparer la rentrée 2015."

Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUIPP, estime que "dans le premier degré, la première urgence est que les postes qui n’ont pas été pourvus au concours exceptionnel ne tombent pas à la trappe. Nous demandons à ce que ces postes soient reportés dans le concours rénové, a minima en ouvrant des listes complémentaires, notamment dans les académies qui sont déficitaires".

Des personnels dans l’instabilité

La FSU estime que les personnels sont sous-représentés dans les instances des ESPE. La diminution du temps de formation les empêche de former correctement les étudiants et de mener un réel travail en équipe. "Ils vivent une situation d’instabilité permanente. (..) La charge de travail des PEMF, professeurs des écoles maîtres formateurs, n’a cessé d’augmenter sans que leur temps de décharge et leur rémunération ne suivent".

Le site web de l'observatoire FSU de la formation des enseignants et CPE (ici). 

 

 

 

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