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Le métier d'enseignant évolue, le coeur reste "la relation avec les élèves" (Education & Devenir)

Paru dans Scolaire le vendredi 23 mai 2014.

"Peut-on former à l’enthousiasme ?" Cette question de Philippe Watrelot pourrait être placée au centre du dernier cahier d'Education & Devenir sur "le métier d'enseignant". Pour le président du CRAP, à défaut d'attendre des enseignants qu'ils soient enthousiastes, on peut au moins éviter "la souffrance, l'amertume et le cynisme" si leur formation leur permet de faire le deuil de l'amour de leur discipline, et d'accepter "que des élèves n'aiment pas la matière" qu'ils enseignent, de "faire le deuil de la réussite" puisque "la seule magie [du] verbe ne suffit pas à les captiver" et "le deuil du narcissisme", "d'une vision intime et individuelle du métier".

Anne Barrère (Paris-V) fait un autre constat : "bien des enseignants se sentent aujourd’hui souvent 'envahis', dans la classe, par des références culturelles parasites aux savoirs scolaires", les musiciens par des goûts musicaux de leurs élèves, les professeurs de lettres qui s'intéressent aux structures du récit par les séries télévisées, et ils doivent "’arbitrer sur les ponts, hybridations et métissages possibles, avec des supports et contenus qui [leur] sont étrangers au départ". Ils sont "profondément différents dans leur manière d’intégrer – ou non – les pratiques et goûts culturels des élèves en dehors de l’école", mais tous doivent "repenser la légitimité de la culture scolaire".

En même temps, au moins dans les établissements confrontés aux plus grandes difficultés, se construisent chez les enseignants et pour les cadres intermédiaires de nouvelles "compétences horizontales", montrent Luc Ria et Sylvie Moussay (chaire UNESCO). Or les nouvelles formes d’organisation du travail ont un coût en termes de santé, "de désengagement et de décrochage professionnel".

En conclusion, Marie Claude Cortial, présidente d’E&D, rappelle que ce mouvement, "dès sa création, a milité pour une évolution du métier d’enseignant", mais que "l’enseignant actuel" oublie trop souvent qu'il "est un cadre A de la fonction publique et qu’à ce titre il peut et doit exercer des fonctions d’encadrement ou du moins d’ingénierie dans les établissements scolaires où il enseigne", ce qui suppose que ceux-ci disposent "d’une véritable autonomie pédagogique". Mais sans oublier que "le coeur de la pratique enseignante demeure la relation avec les élèves".

Le site d'E & D, ici

 

 

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