Scolaire » Actualité

LEA : les lieux d'éducation associés à la recherche pédagogique constituent un réseau

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 21 mai 2014.

Une centaine d'acteurs des "lieux d'éducation associés" devraient se retrouver ce 21 mai à l'IFE (Institut français de l'éducation) pour leurs 4èmes rencontres. Réjane Monod-Ansaldi qui est chargée de la coordination scientifique du réseau répond aux questions de ToutEduc.

ToutEduc : L'IFE a succédé à l'INRP, qui avait une longue tradition de compagnonnage entre des enseignants "de terrain" et des chercheurs en didactique ou en sciences de l'éducation. En quoi le réseau des LEA perpétue-t-il cette pratique, et en quoi s'en distingue-t-il ?

Réjane Monod-Ansaldi : Effectivement, l'IFE comme l'INRP avant lui, s'appuie sur des collaboration avec les acteurs de terrain. Mais les relations étaient autrefois essentiellement personnelles. Un chercheur travaillait avec des enseignants qu'il connaissait, mais sans que les établissements en soient nécessairement informés. Lors de la création de l'IFE, nous nous sommes demandé comment élargir notre réflexion : la relation pédagogique ne se limite pas à ce qui se passe dans la classe, elle est conditionnée par la vie de l'établissement, et par l'éco-système dans lequel se situe l'établissement, ses partenaires, les bibliothèques municipales, l'inspection, les collectivités territoriales impliquées... D'autre part, l'un des principaux griefs faits à la recherche en éducation tient justement à la faiblesse de la diffusion de ses résultats, aux difficultés qu'ont les acteurs à s'en emparer... Nous avons donc créé un réseau d'une trentaine de lieux qui peuvent être des établissements comme un collège et une école, ou des réseaux d'établissements et qui conventionnent avec l'IFE pour mener des recherches collaboratives. Dans chaque lieu, un ou plusieurs chercheurs s'associent à une équipe d'enseignants ou éducateurs, de 3 à 20 personnes selon les configurations, qui communiquent à leur tour avec leurs collègues, avec les personnels d'encadrement, avec les parents...

ToutEduc : Vous parlez d'enseignants et d'éducateurs...

Réjane Monod-Ansaldi : Oui, parmi les LEA se trouvent des lieux qui ne sont pas scolaires. A la rentrée par exemple, nous intégrerons un réseau, ESTHER, d'éducation à la santé en prison. Nous avons déjà un LEA santé à La Réunion. Nous accueillons aussi "Enfance, Art et Langages" qui travaille avec la mairie de Lyon sur les liens entre artistes et écoles maternelles (voir ToutEduc ici) et le réseau des classes du goût de l'académie de Versailles.

ToutEduc : Comment des gens aussi différents collaborent-ils ?

Réjane Monod-Ansaldi : Les rencontres nationales sont une occasion d'échange, entre acteurs et chercheurs des LEA, mais aussi avec des personnels de direction et d'inspectio qui sont intéressés par les résultats de la recherche, avec d'autres chercheurs et avec des CARDIE (conseillers académiques en recherche-développement, innovation et expérimentation). Cette année sont prévues une conférence de Gérard Sensevy (professeur en sciences de l'éducation à Rennes), mais surtout des communications dans des atelier. Dans l'un d'eux par exemple seront présentés une recherche sur "la notion de métamorphose" à partir des albums de jeunesse lus à l'école primaire, une autre sur les relations avec les parents, une troisième sur le projet Métiss’Art dans un collège de Guyane, une quatrième sur le travail d'une école Freinet et les "oeuvres mathématiques", une cinquième sur la production d'une progression en mathématique pour le cours préparatoire. Un forum permettra également de présenter les ressources produites par le réseau. (Le programme détaillé ici).

ToutEduc : En en dehors des rencontres ?

Réjane Monod-Ansaldi : Nous avons un site public avec un espace collaboratif réservé aux acteurs du réseau (ici),et, depuis six mois un blog (ici), qui permet une expression beaucoup plus spontanée. Le comité de pilotage constitué de chercheurs, d'enseignants et d'une personne de la DGESCO est chargé de faire vivre le réseau et les échanges.

ToutEduc : Mais des enseignants extérieurs au LEA sont-ils intéressés par les travaux qui y sont menés ? Cette "recherche impliquée" (je crois que vous préférez cette expression à "recherche appliquée") diffuse-t-elle ? Et comment d'autres lieux peuvent-ils vous rejoindre ?

Réjane Monod-Ansaldi : Nous cherchons actuellement à mesurer notre audience au-delà du réseau. C'est assez difficile. Mais nous avons plus de candidatures que nous ne pouvons en accepter. Ce sont parfois des chercheurs qui trouvent des lieux dans lesquels s'impliquer, et non pas "appliquer" leurs hypothèses de travail, comme vous l'avez relevé. Parfois, ce sont au contraire des équipes de terrain qui voudraient travailler avec un chercheur. A nous d'en trouver un qui s'intéresse à ce sujet, et qui soit disponible... Ce n'est pas toujours chose facile, d'autant que l'IFE ne dispose pas d'une enveloppe et de crédits à distribuer, l'institut fait vivre le réseau, les chercheurs sont financés par leur laboratoire ou sur des programmes, parfois européens, et la DGESCO, c'est à dire le ministère de l'Education nationale, attribue des forfaits horaires pour les enseignants contribuant au projet LEA...

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →