L'architecture des ESPE sera conservée (B. Hamon)
Paru dans Scolaire le vendredi 16 mai 2014.
François Hollande avait-il prévu de faire des annonces ce 16 mai à l'ESPE (Ecole supérieure du professorat et de l'éducation) de Melun, ou le président de la République souhaitait-il seulement, comme à Villiers-le-Bel, rappeler la priorité à la Jeunesse et à l'éducation de son quinquennat ? Retenu par les consultations sur la réforme territoriale, il a laissé Benoît Hamon et Geneviève Fioraso répondre aux inquiétudes des étudiants qui, massivement, apprécient le retour d'une formation, mais dénoncent le poids de l'année de M1, au cours de laquelle ils doivent préparer le concours, faire des stages et répondre aux exigences universitaires. En M2, ils regrettent l'absence de stages qui les auraient préparés à l'exercice du métier.
Le ministre de l'Education nationale a été clair, la structuration de la formation sera conservée. Dans ce cadre, "s'il faut changer des choses, nous les changerons, mais pas dans l'urgence". Et "il faudra que nous trouvions des réponses aux bonnes questions" qui lui ont été posées. Avec les ESPE, il faudra "apprendre en marchant". Il estime par ailleurs, à propos des concours, que les recrutements seront "à la hauteur des besoins". Il ajoute qu'il a l'ambition d'amener "la formation continue au même niveau d'exigence que la formation initiale"
La secrétaire d'Etat en charge de l'enseignement supérieur considère pour sa part que la nouvelle logique de la formation bouscule les habitudes. Elle n'est plus consécutive, maîtriser les savoirs avant de réfléchir aux moyens de les transmettre, mais simultanée, ce qui implique que "l'alternance fera vraiment partie de la formation"; il faudra du temps pour qu'elle s'inscrive dans la culture des divers partenaires au sein des ESPE. Daniel Filâtre, le président du comité de suivi, évoque pour sa part la nécessité de mettre en place "progressivement" en L2 et L3 des UE (unités d'enseignement) obligatoires pour les EAP (emplois d'avenir professeur). Il faut aussi que tous les personnels, notamment les directeurs d'école, comprennent bien le sens de la présence d'un EAP, qui n'est pas là pour un stage d'observation.
Par ailleurs, Geneviève Fioraso estime que les ESPE peuvent devenir des centres de ressources numériques pour l'ensemble des enseignants, y compris les enseignants du supérieur. Elle signale que la plateforme FUN (France université numérique) compte, 4 mois après son lancement, 280 000 inscrits, les cours les plus suivis étant le management et la philosophie.