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Les 5 facteurs propices à des relations productives syndicats-ministères de l'Education (Mondes de l’éducation)

Paru dans Scolaire le mercredi 09 avril 2014.
Mots clés : syndicats, internationale, IE

De nombreux syndicats ne sont pas en situation de prétendre qu’ils représentent tous les intérêts des enseignant(e)s et leurs préoccupations, estime Nina Bascia professeure de l’Institut de recherche pédagogique de l’Ontario, dans un article publié ce mois-ci par "Mondes de l’éducation", le magazine de l’Internationale de l’éducation (IE). Titré "Pour des relations productives entre les syndicats d’enseignants et les gouvernements propices à une éducation de haute qualité pour les jeunes", cet article commence par déplorer "au cours des dernières années, une dégradation des conditions de travail des enseignants (es) ; des contraintes sur les programmes et la pédagogie ; un contrôle accru, une intensification du travail ; et le détournement de ressources éducatives du secteur public vers le secteur privé".

Ces conditions "difficiles" créent toutefois une réalité plus complexe que le seul constat d’un conflit entre les protagonistes, à en juger par un sondage effectué récemment auprès des organisations membres de l’Internationale de l’Education. Il s'agit, pour une grande majorité, de "relations mitigées" bien que plusieurs d’entre elles ont signalé des "relations plutôt positives avec réserves" ou "des relations positives". L'auteure met toutefois en garde : Des mesures d’austérité réduisent les fonds nécessaires à la mise en œuvre  d’une politique éducative, tandis que l'attention que les syndicats portent aux conditions de travail des enseignants est parfois perçue relevant de la défense corporatiste de leurs intérêts; si leurs conditions de travail s’améliorent, ce serait, pensent certains, aux dépens des élèves, "comme dans une équation où les différents termes se compensent". Elle met en garde : "il est impossible de séparer les conditions de travail des enseignants des possibilités d’apprentissage des élèves."

Quant aux facteurs "propices", ils sont au nombre de cinq. Les "habitudes de collaboration" concernent à vrai dire les seuls pays de l’Europe du Nord. "La prise de décision collective peut également relever de dispositions structurelles", quand un accord représente une obligation avant l’adoption de n’importe quelle loi. "Dans ces pays, les syndicats d’enseignants ont tendance à avoir des contacts fréquents, souvent journaliers, avec les membres du Gouvernement et le personnel du ministère de l’Éducation". Un "discours commun" : le langage utilisé indique que les acteurs "partagent une même vision du monde." Des "projets communs": Des "partenariats étroits entre les syndicats d’enseignants et les gouvernements requièrent une participation active dans le processus de réforme des deux côtés. Dans certains pays, les syndicats d’enseignants parviennent à trouver un terrain d’entente avec le Gouvernement". La "stabilité gouvernementale" car pour l’auteure, "un changement de gouvernement constitue un défi pour les systèmes d’éducation", tandis que les syndicats doivent établir à nouveau leur crédibilité face à de nouveaux responsables gouvernementaux. Des "syndicats démocratiques"  car s’ils paraissent les mieux armés pour évaluer la qualité de l’enseignement, leur capacité à en donner une image exacte dépend des structures de communication qu'ils ont établies. 

La pédagogue canadienne considère qu’il revient aux syndicats d’enseignants et aux gouvernements de reconnaître que "c’est seulement en travaillant ensemble qu’une éducation de qualité peut devenir une réalité".

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