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Patrimoine scolaire, co-éducation, soutien scolaire: les candidats à la mairie de Paris répondent à la FCPE lors d'une réunion publique

Paru dans Scolaire, Périscolaire le lundi 10 mars 2014.

Nathalie Kosciusco-Morizet, candidate UMP-UDI-MODEM à la mairie de Paris, estime qu'il faut mettre en oeuvre une politique cohérente pour le patrimoine scolaire, mal utilisé. Elle s'exprime lors de la réunion publique organisée par la FCPE Paris le 8 mars, animée par Marie-Caroline Missir, journaliste à l'Express.fr. La fédération des parents d'élèves a invité les candidats socialiste, UMP, Verts et Parti de Gauche aux élections municipales à s'exprimer sur l'école, en évitant de centrer le débat sur les rythmes scolaires, consigne qui a été relativement respectée. Anne Hidalgo, tête de liste socialiste, qui s'est décommandée, a été représentée par son porte-parole, Bruno Julliard.

En ce qui concerne le patrimoine scolaire, "l’entretien et l’état de ces bâtiments et très inégal et dans certains cas assez désastreux. Il y a un retard d’investissement considérable", déclare Nathalie Kosciusco-Morizet qui veut mettre en place "un plan prévisionnel d’investissement". Ce qui permettrait "de savoir ce qu’on va dépenser, de programmer des travaux, d’avoir un plan de répartition de capacités en fonction du développement des effectifs".

En outre, "il faudra faire converger les chiffres de la ville de Paris et ceux de l’académie sur les fluctuations en matière d’effectifs. Actuellement, ils sont assez différents." La candidate estime que 25% des locaux sont "presque vides". Et en revanche, certains établissements sont "blindés". Elle estime qu'il faut "doubler l'effort consenti pour la rénovation des locaux scolaires parisiens". En termes de qualité, "il faudra que lors de rénovations ou dans le cadre de la construction de nouveaux établissements soient respectées les meilleures normes en matière thermique. Ce sont des investissements très vite récupérés puisqu’on les récupère sur les charges de chauffage." Elle engagera également un plan "zéro perturbateurs endocriniens" avec une campagne de mesures et de contrôle de la qualité de l'air dans les établissements. Concernant l'accessibilité des écoles et des collèges aux handicapés, la candidate souhaite "doubler le nombre d’établissements accessibles en un mandat". Elle envisage également la construction de deux dollèges d'ici 2020.

Des enfants en maternelle fatigués par la réforme des rythmes

En ce qui concerne les rythmes scolaires, elle déclare que "cette réforme a été bâclée. Elle pose des problèmes fondamentaux auxquels il faudra répondre vite. D’abord, on a fait cette réforme au nom de la chronobiologie alors qu'elle s’avère dévastatrice pour les petits de la maternelle. Il y a toujours des enfants réveillés pendant la sieste. Le rythme n’est pas adapté pour eux. Il faudra revenir sur ce rythme dans la mesure du possible." La candidate pointe un "recrutement des animateurs à deux vitesses", un "vrai problème" de formation, une réforme "construite de façon à ne pas conforter les professeurs", ainsi que l'inégalité dans la qualité des contenus proposés en périscolaire. Selon elle, il faudra inscrire le périscolaire et les ateliers proposés dans le cadre du projet pédagogique des classes sous l'autorité des professeurs et directeurs.

Interrogée à propos de "mouvements extrémistes" à l'origine de la polémique sur la théorie du genre, elle déclare que "toute inquiétude d’un parent doit être entendue parce que c’est un parent. Le ministre de l’Education nationale aurait sur ce sujet pu dire les choses clairement, faire de la pédagogie. Au lieu de cela, les uns et les autres vont chercher une instrumentalisation politique qui me semble particulièrement mal venue quand il s’agit des enfants. La manière dont cette affaire a été menée est juste insensée. Je n’aime pas quand l’idéologie rentre à l’école. L’égalité entre les hommes et les femmes doit rester bien protégée de toutes les idéologies. Cet objectif doit pouvoir être partagé."

Bruno Julliard, porte-parole d’Anne Hidalgo, insiste sur la co-éducation

 Bruno Julliard, porte-parole d'Anne Hidalgo, souligne que "la co-éducation est un élément essentiel d’une politique éducative efficace". Cet outil doit permettre "que l'élève, le jeune soit pris dans la totalité de son environnement et permettre que tous les acteurs qui font l’éducation, les enseignants, les parents, le milieu associatif, les institutions culturelles, les collectivités locales, réfléchissent ensemble". Citant l’exemple de l’enseignement artistique et culturel, il estime qu'il faut "co-construire des politiques efficaces" avec l'Education nationale. "Nous avons un système national défaillant sur cette question d’éducation culturelle. Le meilleur moyen de donner plus d’égalité dans l’accès aux arts, à la culture, c’est par la co-éducation. La Ville de Paris peut faire le lien entre les acteurs culturels et l’école".

En outre, l'équipe menée par Anne Hidalgo prévoit de "lancer un grand plan adolescent" avec l’Education nationale et le tissu associatif riche à Paris, les centres d’animation, les centres sportifs. L'équipe souhaite également lancer "un pacte local de lutte contre le décrochage en massifiant le soutien scolaire pour l’ensemble des élèves en difficulté". Il s'agit de "mettre en cohérence les acteurs, de mieux coordonner leur travail". La ville proposera d’assurer cette coordination. "Nous mettrons les moyens. Nous allons créer un label de soutien scolaire, qui doit être gratuit." De même, Bruno Julliard déclare que les socialistes s'engagent pour le maintien de la gratuité des activités périscolaires à Paris. Concernant le personnel, "nous avons plus que multiplié par trois la totalité des personnels de la ville qui s’occupent des questions éducatives. Nous allons continuer ce mouvement, notamment pour les ASEM (agents spécialisés de l'école maternelle); d’ici 2015 il y en aura 300 de plus."

Le candidat des écologistes veut repenser le temps éducatif en dehors du temps scolaire

"La question de l’éducation ne se résume pas à la question du temps scolaire", déclare pour sa part Christophe Najdovski, le candidat d'EELV, Europe Ecologie les Verts. "Il faut penser le temps éducatif en dehors du temps scolaire, réfléchir à l’articulation entre les temps scolaires et périscolaires et les temps périscolaires et extrascolaires", notamment dans le cadre de l'élaboration des projets éducatifs de territoire. "C’est aussi la question du temps de restauration scolaire: la pause méridienne fait partie du temps scolaire et peut-être utilisée pour l'éducation à l’alimentation et au goût." Le candidat souhaite que les cantines scolaires servent dès 2014, 30% de produits bio. Il souhaite également atteindre 50% de produits durables (agriculture biologique, paysanne et de proximité) d'ici 2020 dans la restauration collective.

Le candidat dénonce "les inégalités très marquées entre le nord-est parisien dont les résultats scolaires sont en-dessous de la moyenne nationale et d’autres quartiers mieux lotis. Il faut donner plus à ceux qui ont moins et renforcer la politique de l’éducation prioritaire". Il invite également à "réfléchir à une façon d’ouvrir les écoles, peut-être à des associations le soir, le week-end, pendant les vacances de manière qu’on puisse développer des activités comme le soutien scolaire, les activités culturelles."

La candidate du Front de Gauche souhaite des investissements massifs dans les bâtiments scolaires

"Il est urgent de redonner une dignité aux bâtiments scolaires pour pouvoir appuyer le travail des enseignants", déclare la candidate du Front de Gauche, Danielle Simonnet. "Nos écoles souffrent de locaux trop exigus. Nous manquons dans certains quartiers de bâtiments. Un plan ambitieux de construction et de réfection des écoles doit être mis en oeuvre." Il faut "développer des projets innovants, travailler avec l’inventivité des architectes qui sont en capacité de penser des cadres scolaires qui soient favorables à des innovations pédagogiques". Interrogée sur le financement des ces investissements, elle répond qu'il faut "assumer des politiques en rupture avec l’austérité" et avoir recours à l’emprunt pour "mettre le paquet".

Interrogée à propos de la sectorisation à laquelle elle est favorable et de "l'évitement scolaire qui crée des établissements de relégation", Danielle Simonnet, répond qu'il faut "recréer de la confiance en l'école" et utiliser les centres sociaux pour aider les habitants à s'approprier ces problématiques.

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