Rythmes scolaires : le comité de suivi réfléchit au nouveau modèle éducatif qu'implique la réforme
Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 18 février 2014.
Le comité de suivi de la réforme des rythmes scolaires ne se contente pas de recenser les bonnes pratiques, il progresse dans une réelle réflexion collective, affirme à ToutEduc Didier Jacquemain, délégué général des Francas et représentant du CAPE (collectif des associations partenaires de l'Ecole publique) au sein du comité. Il réagit à deux dépêches de ToutEduc, rendant compte du second rapport du comité, et du "contre-rapport" du SNUIPP.
Didier Jacquemain : Le comité de suivi a poursuivi l'examen, lors de sa dernière séance, le 12 février, de la mise en oeuvre de la réforme, mais il a aussi entamé une réflexion sur la mise en place d'un nouveau modèle éducatif, qui voit se croiser les interventions de l'Etat, des collectivités et des associations. Cela nécessite évidemment que soient précisées les fonctions de chacun des acteurs, et que, au sein d'un PEL (projet éducatif local) ou d'un PEDT (projet éducatif de territoire), des liens plus étroits se nouent entre les projets d'école et les projets des différentes institutions éducatives du territoire.
ToutEduc : Voulez-vous dire que chaque institution a un projet ?
Didier Jacquemain : Oui. Depuis quelques années, chaque club sportif, chaque école de musique, tous les accueils collectifs de mineurs, les services municipaux éducatifs et culturels, les associations ... ont dû élaborer un projet éducatif, mais le plus souvent, chacun le sien, en fonction de leurs missions. Ils doivent maintenant trouver leur place dans le projet collectif.
ToutEduc : Il y aurait donc un seul projet ?
Didier Jacquemain : Non. Surtout pas. Marcel Rufo, le pédopsychiatre, a attiré notre attention sur ce point. Il faut certes sortir du dualisme enseignants versus animateurs, école versus éducation populaire, espace scolaire versus espace périscolaire. Mais l'éducation a besoin de diversité. Il ne s'agit pas de trouver à tout prix des articulations et des complémentarités entre chacun des acteurs, au risque de perdre de cette richesse. Pour l'enfant, tout dépend des contenus, des contextes, des adultes qu'il rencontre. C'est à cette condition qu'il peut mettre en avant d'autres potentiels que scolaires. Il y a une vraie progression de la réflexion collective au sein du comité de suivi, et c'est assez enthousiasmant.
ToutEduc : Ces réflexions dont vous témoignez correspondent assez bien aux propos partagés entre les acteurs du CAPE. Mais celui-ci progresse-t-il de son côté ?
Didier Jacquemain : Oui. Nous travaillons sur la gouvernance de ces projets territoriaux, sur l'articulation entre le projet éducatif et le projet d'école, et sur le territoire pertinent, le quartier ici, l'intercommunalité ailleurs. Nous devons aussi réfléchir à l'apport spécifique des loisirs éducatifs aux autres temps de l'enfant.