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Les ESPE et un nouveau modèle pour l'enseignement des sciences ( P. Léna au Sénat)

Paru dans Scolaire, Culture, Orientation le mercredi 12 février 2014.

Pierre Léna souhaite que des licences "sciences et humanités" se mettent en place. L’astrophysicien et membre de l’académie des sciences était auditionné par la commission de suivi des Ecoles supérieures du professorat et de l’éducation du Sénat, hier mardi 11 février. L’association "La Main à la pâte" qu'il préside, à la suite de Georges Charpak, a toujours "montré beaucoup d’attention à redonner confiance aux professeurs des écoles qui sont sans formation initiale en sciences". Il regrette au passage que les IUFM qui prodiguaient des cours de chimie, de SVT, de maths, n'aient jamais proposé de "synthèse" interdisciplinaire, "ce qui est dommage dans un pays qui a cultivé la polyvalence pour le primaire".

Cette question de l’interdisciplinaire s’est retrouvée aussi, selon lui, dans la proposition "toujours actuelle" de l’Académie des sciences en 2007, d'un CAPES avec une "majeure", physique-chimie par exemple, et une mineure (SVT ou informatique ou maths) "de façon à cultiver dès la formation initiale l'interdisciplinarité car il y a trop d’œillères !".

Pour pallier les difficultés de recrutement en mathématiques, Pierre Léna propose que dès la L2, soient imaginés des CDD "avec un engagement autre que fonctionnaire stagiaire". Ce pré recrutement, qu’il estime d'ailleurs également nécessaire en anglais ou en physique, permettrait de dégager des étudiants de qualité très tôt et favoriserait la remise en route de l'ascenseur social car pour certains, "envisager des études longues est une contrainte". Il évoque aussi la "charge d'enseignement trop lourde" des EAP (emplois d'avenir professeurs) (voir aussi Touteduc ici).

Des maisons pour la science

Sur les personnels des ESPE, il redoute que les "seuls universitaires soient les spécialistes des sciences de l’éducation", alors que "la recherche en sciences doit avoir sa place dans les ESPE". Partant de plus du constat qu’un professeur de lycée ou collège sur deux n’a jamais suivi de formation continue, "alors qu’en 20 ans tout s’est transformé en biologie, en astrophysique…", il rappelle l’enquête de 2006 de la DEPP et "son chapitre entier concernant l’ennui  dans l’enseignement des sciences au collège". "Le discours s’ossifie", lâche t-il pour évoquer ensuite les Maisons pour la science financées pendant 5 ans par les "investissements d’avenir de la commission Gallois". Quatre Maisons sont en place (Clermont, Toulouse, Nancy, Strasbourg) ; 5 autres sont en finalisation (Orléans, Grenoble, Lille, Rennes, Bordeaux). "Notre tâche est de montrer qu’on peut faire autrement", les Maisons étant ensuite intégrées aux ESPE. L’enjeu est de parvenir à une homogénéité dans la formation pour les professeurs des écoles et les professeurs de collège, et de répondre aux "objectif de l’école du socle commun". D’ici 5 ans, à raison de 100 formations par an, ce sont quelque 75 000 enseignants qui auront suivi une formation. Les financements de l’après 5 ans sont toutefois loin d’être assurés.

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