Les lycéens d'Île-de-France sont plutôt "heureux", la Région s'appuie sur les élèves pour développer sa politique scolaire (exclusif)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le dimanche 02 février 2014.
Les lycéens et lycéennes d'Ile-de-France sont "heureux" dans leur établissement, mais ils aimeraient voir leurs avis davantage pris en compte, à en juger par les réponses qu'ils ont données à une consultation lancée par la Région au premier trimestre de cette année. ToutEduc a pu avoir connaissance des résultats, dont la diffusion officielle est prévue au printemps.
Les trois quarts des quelque 18 000 lycéens qui ont retourné le questionnaire diffusé via les élus des CVL (conseils de la vie lycéenne) n'ont pas l'impression de perdre leur temps. Deux sur trois (63 %) estiment que leurs relations avec l'équipe éducative sont satisfaisantes et ils sont aussi nombreux (64 %) à penser "que le lycée les prépare bien à la vie professionnelle". Ils sont préoccupés par leurs résultats scolaires (84 %) et par leur charge de travail (77 %), mais "les préoccupations des élèves sont aussi collectives", souligne la synthèse de l'étude, qu'il s'agisse de l'état des bâtiments (60 %), des problèmes de violence et de harcèlement (61 % des filles contre 45 % pour les garçons). Un sur quatre estime que les discriminations sont "très présentes au sein de leur établissement" et "57 % des répondant-e-s pensent que tous les lycéens et lycéennes ne disposent pas des même chances de réussir, selon l’établissement où ils/elles étudient".
Être davantage associés au fonctionnement des établissements
Ils se plaignent d'ailleurs (62 %) que leur lycée ne soit pas suffisamment ouvert sur l'extérieur, sur le monde de l'entreprise, sur les autres lycées, ou de ne pas faire assez de sorties culturelles. Ils demandent à être davantage associés "au choix des animations et activités culturelles, au fonctionnement des établissements (règles de vie, horaires, organisation, pause déjeuner, etc. ), à l’orientation ou encore à l’aménagement et la rénovation des locaux". Si 56 % considèrent avoir été "correctement conseillés pour choisir leur orientation", ils sont relativement nombreux à souhaiter davantage de stages en entreprise et de rencontres avec des professionnels.
La consultation a été lancée par la Région et confiée à l'agence Campana Eleb Sablic et à l’institut Viavoice. Jean-Paul Huchon (président du conseil régional) et Henriette Zoughebi (vice-présidente chargée des lycées d’Île-de-France) considèrent que l'avis des lycéens "constitue un élément indispensable pour élaborer la politique régionale en direction des lycées". Ils rappellent qu'ils ont organisé, au printemps 2011, "une consultation auprès de 2000 élèves de 15 lycées" et que la collectivité a depuis créé un "dispositif entreprise partenaire des lycéennes et lycéens à la rentrée 2011 pour tous les élèves qui n’ont pas de stage", mis en œuvre "un budget participatif dans 30 premiers lycées pour la création de lieux de vie" et que la Région s'est engagée auprès des académies pour mieux faire vivre les Conseils de la vie lycéenne. "Aujourd’hui, écrivent les deux élus en tête de ce questionnaire, nous souhaitons aller encore plus loin, en donnant la parole à tous les lycéennes et lycéens d’Île-de-France."