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L'éducation prioritaire, "c'est ce qui fait aimer l'école et oublier ce qui se passe à la maison" (principale)

Paru dans Scolaire le vendredi 31 janvier 2014.

Christine Langlace, principale du collège Jean Rostand de Doullens (Somme) était invitée de l'OZP mercredi 29 janvier, et comme on lui demandait, dans le cadre de cet observatoire, si son établissement et les écoles associées pourraient sortir de l'éducation prioritaire, elle s'est exclamée: "Ce serait une catastrophe, les moyens du RRS [réseau de réussite scolaire], c'est ce qui fait aimer l'école, et oublier ce qui se passe à la maison." Elle décrit un établissement plutôt heureux, avec un taux de réussite au brevet de 85 %, et 5 élèves seulement qui n'ont pu valider leur socle commun, bien qu'un quart des élèves qui arrivent en 6ème fassent l'objet d'un PPRE (programme personnalisé de réussite éducative), que près des 2/3 des familles soient défavorisées et que certaines vivent des situations "catastrophiques". Elle évoque aussi la difficulté pour ces familles de se déplacer, et d'envisager que leurs enfants poursuivent leur scolarité à Amiens. "C'est loin, et le seul moyen de transport est le car."

La liaison écoles-collège est en place et même si le fonctionnement du "comité exécutif" suppose de la part des enseignants "beaucoup de bénévolat", ceux-ci "ont fait le choix d'être dans le réseau". L'établissement peut compter sur "un noyau dur" de professeurs qui y sont "depuis très longtemps", même s'il connaît un turn-over important chez les jeunes. Les projets sont nombreux, comme celui d'une écriture de contes faisant travailler sur un même objet des élèves de maternelle, de CM2 et de 6ème. Un ROLL (Réseau des observatoires locaux de la lecture, voir ToutEduc ici) a été mis en place cette année dans deux classes de 6ème et il amène, via des HSA (heures supplémentaires années), les professeurs des écoles de la SEGPA et de l'ULIS qui sont intégrées à l'établissement à travailler avec les professeurs titulaires de ces classes. Les premiers effets se feraient sentir et la lecture des élèves serait nettement amélioré.

Car Christine Langlace met surtout en avant, parmi les éléments de la réussite du RRS, la cohésion des adultes, qu'il s'agisse des liens avec l'école primaire ou parmi les personnels du collège qui ont d'ailleurs "une amicale". Elle évoque aussi un protocole très efficace pour le remplacement des professeurs absents. Mais l'une des faiblesses de cet établissement, le manque de transports en commun, fait aussi sa force. Le co-voiturage amène beaucoup d'enseignants à rester sur place la journée entière, tout comme les élèves dépendant du ramassage scolaire. Les moyens que lui donne le fait d'être en éducation prioritaire contribuent aussi à leur mobilisation. Car si les résultats sont plutôt satisfaisants, les difficultés sociales restent bien présentes.

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