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ABCD : les réactions du ministre, du CNAL, de la FSU, de l'ESPER, de la Ligue de l'enseignement, des CEMEA, de M. Richard, de J-C Carle, de Civitas

Paru dans Scolaire le jeudi 30 janvier 2014.

Vincent Peillon vient d'adresser un courrier à tous les directeurs d'école et chefs d'établissement pour leur demander de "rassurer les parents d'élèves qui ont pu être la cible" de tentatives de déstabilisation par des mouvements qui dénoncent "l'introduction dans les écoles d'une prétendue théorie du genre" et pour leur demander de "rappeler fermement [à ces parents] les règles de l'école républicaine", laquelle doit assurer la transmission "des valeurs de la République et notamment de l'égalité entre les filles et les garçons". Il a demandé aux recteurs d'accorder "la protection fonctionnelle prévue par le statut général des fonctionnaires" aux personnels qui "peuvent être victimes de menaces ou de violences".

ToutEduc a été l'un des premiers médias à donner l'information sur ces "journées de retrait de l'école" (ici). Elle a depuis fait "la une" de tous les médias. Voici quelques commentaires et informations reçues par notre rédaction, qui s'ajoutent à celles déjà publiées (SNE, SNUIPP, SE, ici). 

Le ministère indique que "90% des académies ont terminé le déploiement des séquences de formation" des enseignants aux ABCD de l'égalité, et que, depuis la rentrée de janvier, "des parcours pédagogiques spécifiques, en cohérence avec les programmes, notamment en EPS, histoire de l’art et littérature de jeunesse, ont été spécifiquement réalisés pour faciliter le démarrage des interventions dans les classes". Il assure que "95% des enseignants déclarent ne jamais avoir été formés auparavant sur la thématique de l’égalité filles-garçons", que tous "se déclarent satisfaits des séquences de formation", que 70 % d'entre eux ont apprécié les "outils nationaux" mis à leur disposition sur le site du CNDP et les parcours pédagogiques, et que 86 % d'entre eux "admettent avoir pris conscience de leur participation inconsciente au processus de reconduction des stéréotypes éducationnels. 

Toutes les réactions des syndicats et des mouvements d'éducation populaire, tout comme celles déjà publiées, dénoncent "une campagne nationale nauséabonde" (CNAL), "l'instrumentalisation de l’Ecole par l'extrême droite" et un "tissu de mensonges" (FSU). L'ESPER "condamne avec vigueur les manipulations, désinformations, et les stratégies délibérées de l’extrême droite et de quelques groupes religieux extrémistes" et la fédération Léo Lagrange entend participer au "combat quotidien" contre "les stéréotypes ancrés en chacun de nous depuis la plus tendre enfance".

La Ligue de l'enseignement invite ses militants "à dénoncer les pétitions mensongères distribuées devant les écoles de la République par des réactionnaires" et à ne pas céder "face à ce nouvel assaut d’obscurantisme". Les CEMEA, "consternés", "dénoncent ces actions de désinformation" et "se battent pour l’émancipation des personnes et donc pour l’égalité entre les filles et les garçons".

La vice-présidente du conseil-général de Seine-et-Marne dénonce pour sa part "l'emploi scandaleux de méthodes fascisantes destinées à intimider" les parents d'élèves de la FCPE du département qui ont reçu des menaces.

Le sénateur (UMP) Jean-Claude Carle "tient à condamner fermement tous les acteurs qui ont encouragé les parents d’élèves à ne pas envoyer leurs enfants à l’école" mais il considère que "l’égalité garçons/filles [n'est] pas une priorité pour l’école française", et il "déplore que l’ABCD de l’égalité se fasse au détriment de l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul". Pour lui, "cette leçon d’égalité peut être faite en quelques minutes, à l’occasion d’une leçon d’histoire, ou durant la récréation".

En revanche, le mouvement Civitas, "dont le but est la restauration de la royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ", "soutient Farida Belghoul et dénonce les mensonges de Vincent Peillon concernant la théorie du genre", qui, explique-t-il, serait enseignée "sous couvert d’égalité et de lutte contre l’homophobie". Il cite comme preuve un dossier du SNUIPP qui recommanderait aux enseignants de lire aux élèves "J’ai deux papas qui s’aiment" ou "l’histoire du petit garçon qui était une petite fille".

Le dossier des ABCD ici

 

 

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