"S’il n’y a pas de travail en amont, il est inutile de donner la parole aux parents" (G. Fotinos aux députés)
Paru dans Scolaire le jeudi 30 janvier 2014.
"S’il n’y a pas de travail en amont, il est inutile de donner la parole aux parents", estime Georges Fotinos, chercheur associé à l’Observatoire international de la violence à l’école, entendu ce 30 janvier par la mission d’information sur les relations parents-école de l’Assemblée nationale. S’inspirant notamment des expériences d' "école ouverte" menées en Seine-Saint-Denis, il insiste sur le climat de bienveillance à mettre en place entre parents, enseignants et élèves. Il évoque aussi la nécessité d'une instance de concertation permanente et il cite l'exemple de la création, dans un collège de Champigny, d’une association 1901 : "on a vu des affichettes apposées dans les commerces; sont venus des cadres, des chômeurs, des ouvriers demandant une journée de congé : un choc !"
Georges Fotinos évoque aussi des modules de formation pour répondre très concrètement à des questions comme : que faire si les parents ne parlent pas français, comment réussir une rencontre avec des parents ?... Il plaide pour leur ouverture aux principaux de collège, aux directeurs d'école et aux parents, "car c’est là que se déclenche des prises de conscience". Il ajoute : "On pourrait imaginer des journées dédiées" organisées au niveau académique ou par l’instance permanente associative locale dont il préconise la création, mais en évitant surtout les mauvaises expériences des journées de pré-rentrée d’établissement.
Interrogé sur l’expérience en cours du "Dernier mot aux parents" pour l’orientation en fin de troisième, Georges Fotinos fait état de ses réserves : "s'il n’y a pas de travail en amont, cela va être très brutal :’j’ai tous les droits donc j’inscris mon enfant où je veux’, vont dire certains parents". Côté enseignants, l’élève sera, au début de l'année suivante, "éjecté très rapidement". Il plaide là aussi pour le cercle vertueux de l’ "école ouverte" à partir d'expériences menées sur l’éducation à l’orientation à travers le projet personnel de l’élève. Elles visaient la reconquête de l'estime de soi, et se fondaient sur même trépied "parents- enseignants- élèves" dès la 4ème. "Et ça a marché."