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Mise en œuvre des rythmes scolaires à Besançon : beaucoup de bruit pour rien ?

Paru dans Scolaire, Périscolaire le vendredi 24 janvier 2014.

"Si ce n'est pas une concertation, je ne sais pas ce que c'est !" Jointe au téléphone par ToutEduc, Françoise Fellmann, l'adjointe à la petite enfance et à l'éducation à la Ville de Besançon, fait face avec verve aux critiques d'un collectif de parents bisontins. Ceux-ci ne voulait pas voir entériner le projet communal d'organisation de la semaine scolaire dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires. Ce que lui reproche le collectif ? Une concertation inexistante et d'avoir fait fi du rejet du projet par une majorité de conseils d'école, 40 sur les 69 écoles de la ville selon ces parents. Une demande sans effet puisque le CDEN (Conseil départemental de l'éducation nationale) a émis, ce 21 janvier, un avis favorable. Et le DASEN du Doubs (Directeur académique des services de l'Éducation nationale) a validé le projet communal qui doit être mis en œuvre dès la rentrée 2014.

Dans un courrier adressé le 20 janvier à la Ville et au DASEN, le collectif réclamait une médiation "avant tout examen de ce projet par un CDEN". Invoquant la circulaire n°2013-017 du 6-2-2013 du ministère de l'Éducation Nationale, qui précise que "si le projet d’organisation du temps scolaire proposé par le maire (ou le président d’EPCI) diffère de celui proposé par le conseil d’école (...) l’inspecteur de l’éducation nationale chargé de la circonscription d’enseignement du premier degré met en place une concertation qui doit permettre de rapprocher les deux projets. En dernier ressort, c’est le DASEN qui arrête l’organisation du temps scolaire des écoles concernées."

Cette contestation n'est pas sans faire écho à de nombreuses autres, plus ou moins médiatisées, en de nombreux endroits de l'Hexagone. Insistance auprès de la représentante du collectif, Karine Laurent, également contactée, et recoupement avec des données fournies par la mairie montrent néanmoins qu'une consultation a bien été menée. Et qu'elle se poursuit avec la programmation de 12 réunions de quartier d'ici au 18 février, pour plancher "sur les contenus des activités et formes d'organisation", explique Patricia Olivares du cabinet du maire.

Questionnaires aux parents et enseignants, notes d'informations, réunions côté mairie

Questionnaire envoyé aux parents avec un taux de réponse de 34 %, soit le retour de 2 283 sur 6 697 familles, questionnaire envoyé aux équipes éducatives, 58 écoles sur 69 l'ayant retourné, travail sur le PEDT (projet éducatif territorial) avec les directeurs d'écoles, réunions avec les parents, enseignants, associations, etc. dès mars dernier, envoi d'une note d'information aux parents et enseignants avec présentation du projet début 2014 avant son examen au CDEN, programmation du recrutement d'une vingtaine de référents "qui tiendront un rôle d'encadrant dans les écoles et travailleront avec les équipes éducatives, y compris à faire émerger des projets", une délégation reçue début décembre et "entendue puisque les horaires du matin ont été modifiés à leur demande"... Françoise Fellmann égraine de son côté les actions mises en place par la mairie depuis le printemps 2013.

Celle-ci dément aussi un désaccord commun des conseils d'école sur le projet. "Nous les épluchons et nous n'y avons pas vu de refus catégorique. Des remontées des uns sur des horaires, d'autres qui demandent quand seront organisées les aides pédagogiques complémentaires (APC), etc." "Ainsi que beaucoup de positions contradictoires", souligne de son côté Patricia Olivares. "Il a fallu trancher", poursuit-elle, et "la règle de la majorité, démocratique, l'a emporté."

"Nous ne pouvons pas faire l'unanimité sur un projet comme ça !"

Le collectif déclare en avoir après la qualité de la démarche et le contenu du projet. Des directeurs d'écoles conviés, certes, mais, selon lui, à des "réunions vouées à la présentation du projet de la mairie, non sollicités pour donner leur avis...". Pas d' "avancée" non plus "pour les enfants qui n'auront guère le temps de faire plus que du coloriage et des jeux de société", estime Karine Laurent qui critique un temps trop court accordé aux "activités structurées", programmées de 16h15 à 17h15.

Celle-ci indique que 16 écoles, dont 12 appartenant au réseau Eclair de la Planoise à Besançon ont élaboré un projet "réfléchi", envoyé au ministre de l'Éducation nationale. Les établissements proposaient l'instauration de deux après-midis longs et deux courts, se terminant à 15h15 pour pouvoir "apprendre autrement". Pas possible selon la loi, a répondu la mairie, car il faut au moins 9 demi-journées de travail dans la semaine, ce projet les ramenant au nombre de 7. Une majorité de questionnaires auraient par ailleurs fait remonter la volonté d'une organisation au plus proche de celle qui existe actuellement.

"Nous ne pouvons pas faire l'unanimité sur un projet comme ça !", s'insurge l'adjointe qui précise par ailleurs que la mise en œuvre de la réforme a été aussi l'occasion de proposer des parcours culturels "intégrés dans les temps scolaires et non le périscolaire non obligatoire, afin que cela touche tout le monde". Le collectif bisontin, qui ne s'est pas encore réuni pour décider des suites à donner, évoque une mobilisation pour le 12 février prochain.

Camille Pons

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