Rythmes scolaires : le SNUIPP demande un cadre général de 4j1/2 (mission sénatoriale d'information)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 22 janvier 2014.
Le SNUIPP (syndicat FSU du premier degré) demande la remise à plat du décret qui réforme les rythmes scolaires et milite pour un cadre général de 4 jours et demi (et non pas neuf demi-journées), ce qui permettrait par exemple 5 matinées et 3 après midi de classe, la 4ème après-midi étant consacrée des "parcours". Sébastien Sihr l'a dit ce 22 janvier aux sénateurs de la mission d'information qui lui demandaient avec insistance quel modèle d'organisation de la semaine il préconisait, au-delà de la critique qu'il en faisait. Le secrétaire général du syndicat insiste sur la possibilité de déroger et il évoque la situation qui prévalait jusqu'en 2008 avec le "décret Jospin" de 91, même si un retour à la situation quo ante est impossible, les obligations de service des enseignants ayant évolué.
Il parle, à propos de la situation actuelle, d' "un sentiment de gâchis" et d' "une grande déception". Il fait remarquer que seules 10% des communes du Doubs qui doivent appliquer la réforme à la prochaine rentrée ont fait remonter leurs projets, que dans la Creuse, 70 communes n'ont aucun projet connu, et Lyon non plus. Il s'étonne de la rigidité ici ou de la souplesse ailleurs de l'administration, ce qui produit une confusion totale. Ainsi, à Poitiers, Lille, Lanion, Munster, des dérogations ont été refusées, mais à Tours, on a retardé d'un quart d'heure la rentrée le matin, allongé la pause de midi d'un quart d'heure, et on libère les enfants un quart d'heure plus tôt le soir, sans organiser aucune activité. Dans la Gironde, on a 62 rythmes différents. C'est dû au fait que l'on a donné le dernier mot aux conseils d'école, fait remarquer la sénatrice Françoise Cartron.
Le syndicaliste dénonce aussi des "effets collatéraux" sur la gestion, rendue très complexe, des remplacements ou des temps partiels, ce que confirme Paul Devin, secrétaire général du SNPI, le syndicat FSU des personnels d'inspection. Il estime à 1, voire 1,5 équivalent temps plein le travail supplémentaire généré dans les circonscriptions, indépendamment du temps nécessaire pour l'IEN qui doit gérer la concertation et la mise en oeuvre de la réforme, pour certains dans les écoles de 60 communes différentes. Il ajoute que parfois, les DASEN (les directeurs académiques) ont été pressés par le politique et "contraints de donner quittus à des organisations qu'ils savaient fragiles", par exemple lorsque le même rythme s'applique aux petites sections de maternelle et aux CM2.
Au total, les syndicalistes qui refusent le retour à la semaine de 4 jours, tiennent "un discours d'alerte et d'inquiétude".