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L'apprentissage connaît une revalorisation sociale (Revue française de pédagogie)

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 24 décembre 2013.

"L’apprentissage en entreprise n’est pas un dispositif de formation neutre socialement. Il a vécu ces dernières années des transformations importantes qui ont conduit à sa revalorisation sociale, à une hiérarchisation de ses niveaux de formation et corrélativement à la transformation de la morphologie de son public." C’est ce qu’affirme Gilles Moreau, chercheur à l’université de Poitiers. Il s’exprime dans la Revue française de pédagogie dont le numéro 183 est consacré aux formations par l'apprentissage. Le dossier a pour objectif d'éclairer les transformations du système de formation par alternance, en les inscrivant dans l’histoire et en interrogeant ses relations avec le système éducatif et le système productif. Il vise à étudier les enjeux sociaux, éducatifs, économiques et culturels de la valorisation actuelle de l’apprentissage. 

Pour Gilles Moreau, la question de l’homogénéité de ce public se pose "d’autant qu’elle a été longue à construire. Or c’est au moment où l’apprentissage devient un dispositif relativement unifié et institué, dans les années 1970, qu’il éclate à nouveau au point que l’on peut s’interroger sur le sens que lui attribuent les différents publics qui y ont recours ainsi que les différentes institutions qui le promeuvent". D’où, selon le spécialiste, "des luttes entre milieux sociaux, entre centres de formation et entre institutions pour légitimer la définition sociale".

La segmentation en trois apprentissages

 Le chercheur pointe une segmentation en trois apprentissages. D’abord, "les apprentis qui entretiennent à l’école un rapport distancié ou négatif". Anciens redoublants, ayant rarement suivi la voie générale, le choix de l’apprentissage est pour eux "une rupture" avec l’école. "C’est l’incapacité de notre système à les intégrer qui les conduit en apprentissage : celui-ci est alors un substitut à l’école". Ensuite, il pointe une deuxième groupe : des "malgré-nous scolaires". Des élèves pourvus "d’une bonne volonté mais peu efficaces scolairement", ce qui in fine les incite ou les contraint à se former professionnellement pour trouver du travail". L’auteur pointe un troisième groupe : "des apprentis qui partagent avec les précédents l’idée que l’apprentissage permet plus facilement de trouver du travail et que le CFA ressemble à une école."Ils sont toutefois pourvus d’une trajectoire scolaire satisfaisante."

La Revue française de pédagogie, les formations par apprentissage (ici

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