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Liaison lycée/université : les réponses apportées sont diverses d’un pays à l’autre (Ifé)

Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 20 décembre 2013.

Comment les systèmes éducatifs parviennent-ils à transformer leur enseignement secondaire supérieur, le lycée en France, pour favoriser l’allongement des études et l’accès à l’enseignement supérieur ? Quels sont les équilibres trouvés entre une formation générale humaniste et une formation pré-qualifiante ou qualifiante ? Un dossier de veille de l’IFE, "les lycées à la croisée de tous les parcours", examine ces variations à la lumière d’une analyse des offres de formation déployées dans le second cycle du secondaire. Pour appréhender les logiques propres à d’autres systèmes éducatifs et mieux comprendre les spécificités des lycées à la française, l'auteure, Laure Endrizzi, a réalisé une étude des modes d’organisation du secondaire supérieur dans plusieurs pays : Allemagne, Fédération Wallonie-Bruxelles en Belgique, Province du Québec au Canada, Espagne, Suède et Suisse. Le dossier propose une synthèse qui traite d’abord des enjeux propres à "cet entre-deux qu’est le secondaire supérieur" et "rend compte ensuite des mécanismes de différenciation et des diverses voies de formation empruntées par les élèves entre 14 et 19 ans globalement". 

Elle rappelle qu’obtenir un diplôme de fin d’études secondaires est désormais une norme dans la majorité des États membres de l’OCDE où il est considéré comme "le bagage minimal requis" pour entrer sur le marché du travail. Selon l’organisation internationale, 83 % des jeunes d’aujourd’hui devraient en moyenne terminer avec succès un second cycle de l’enseignement secondaire. C'est le niveau de formation le plus élevé atteint par un tiers des adultes (25-64 ans) dans les pays de l’OCDE et par plus de la moitié des adultes dans des pays tels que l’Allemagne, l’Autriche, le Japon et la Suède, où la poursuite d’études supérieures n’est pas systématique. "Seuls quelques pays, dont l’Espagne et l’Italie, présentent une configuration où plus d’adultes ont un niveau d’éducation inférieur au secondaire supérieur", explique l’Ifé. "Couplé à l’enseignement post-secondaire, c’est le niveau qui a connu la plus forte progression en termes d’effectifs depuis 2000. Les taux de scolarisation des 15-19 ans ont augmenté de 8 points en moyenne et l’espérance de scolarisation, équivalente à 17 ans, s’est également allongée."

En outre, le taux de diplômés dans l’enseignement supérieur est en hausse : un tiers des adultes possède une qualification de niveau supérieur. "Certains pensent que la massification de l’enseignement secondaire est une réalité dont on n’a peut être pas pris toute la mesure encore aujourd’hui, au-delà des controverses sur la baisse de niveau, sur le gonflement des notes et sur la dévalorisation des diplômes",  estime l’IFE.

Favoriser la continuité entre le secondaire et le supérieur

Pour ce qui concerne la continuité entre le secondaire et le supérieur, l’IFE cite notamment une initiative américaine. "Aux États-Unis, la perspective du college readiness – le fait que les élèves de secondaire possèdent les prérequis nécessaires pour suivre des études supérieures – figure dans les missions mêmes des lycées : selon les dynamiques locales, cela se traduit par de multiples initiatives impliquant des acteurs à différents niveaux, visant à adapter les contenus et les méthodes d’enseignement aux attendus de l’enseignement supérieur, notamment par l’élaboration de référentiels, parfois dans le cadre plus formel d’une démarche qualité. Charge ensuite aux 'colleges' de se mobiliser pour garantir la college retention". Au Québec, "il s’agit de construire des parcours types assurant une liaison forte entre le secondaire et le collégial d’une part, entre le collégial et l’université d’autre part, là encore en établissant des correspondances entre les niveaux de formation, en vue d’alléger les études et de contribuer à la persévérance des étudiants".

Concernant le baccalauréat, les situations divergent selon les pays.  il n’y a pas d’examen standardisé à la fin de la scolarité secondaire en Espagne : c’est le contrôle continu qui prévaut pour l’obtention du "bachillerato" , mais "l’accès à l’université est conditionné par la réussite à un examen d’entrée que le gouvernement souhaite actuellement supprimer pour réintroduire des évaluations externes à chaque palier". En Belgique, "l’obtention du certificat requiert la réussite d’une seule épreuve standardisée". En Europe, l’Angleterre fait partie, selon l’IFE, "des pays les moins prescriptifs, les élèves ont une liberté de choix extrêmement large, combinant matières et niveaux, pour définir le contenu même de leur certificat; ce qui génère des stratégies à court terme susceptibles de contribuer à la dépréciation des diplômes".

En Europe, "seules la Suisse et la Communauté flamande de Belgique délivrent un certificat (maturité ou baccalauréat) qui, en tant que premier titre universitaire, permet un accès sans condition aux études supérieures. Ce qui n’est pas le cas en France, nombre de filières non universitaires opérant une sélection à l’entrée". 

Par ailleurs, la France fait figure d’exception : "toutes les étapes, depuis la conception, l’administration et la correction du baccalauréat, sont contrôlées par l’État ".

Le dossier de veille de l'Ifé: "les lycées à la croisée de tous les parcours" à lire ici

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