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Les élèves et les jeunes des "zones urbaines sensibles" : de nettes différences (rapport de l'ONZUS)

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 24 décembre 2013.

Plus la part des élèves résidents dans des ZUS augmente dans un lycée, plus les taux bruts de réussite au bac diminuent, et la "valeur ajoutée" dans ces établissements est souvent négative. C'est ce que calcule dans son rapport 2013 l'ONZUS, l'Observatoire des zones urbaines sensibles. "C’est particulièrement vrai pour les filières professionnelles (...) où la valeur ajoutée médiane diminue au fur et à mesure de la part d’élèves de ZUS". A l'inverse, "les établissements ne comprenant que peu ou aucun élève de ZUS obtiennent dans plus de 50 % des cas des résultats supérieurs à ceux attendus". Ce qui vaut pour les lycées vaut aussi pour les collèges.

Le rapport de l'ONZUS consacre plusieurs pages à la réussite scolaire, tout en notant la difficulté de l'exercice pour les élèves du secondaire, puisque, dans les deux tiers des cas, ils résident en ZUS, mais fréquentent un établissement situé en dehors, du fait de l’assouplissement de la sectorisation de 2007, mais surtout de la localisation des établissements qui se situent souvent en limite de zone. De plus "les données permettant de localiser un établissement selon qu’il est ou non situé en ZUS ne concernent que les établissements publics", mais pas les établissements privés. Inversement, les lycées situés en ZUS accueillent majoritairement des élèves résidant hors ZUS.

Il souligne néanmoins que les effectifs scolaires ont sensiblement baissé dans les établissements situés en ZUS depuis 2007 (-7,3 %) alors qu'ils ont progressé ailleurs de 0,8 % : baisse démographique ou évitement ? Quant aux enseignants, leur nombre "a baissé près de six fois plus vite en ZUS qu’en dehors de ces quartiers (-10,4 % contre -1,8 %). La part des enseignants de moins de 30 ans y reste nettement supérieure à celle des autres établissements (17,9 % contre 12 % en dehors des Zus), mais "le taux de rotation des professeurs de moins de deux ans d’ancienneté dans un même établissement diminue". 

En ce qui concerne les élèves, le rapport est très détaillé. On y relève notamment que "32 % des collégiens résidant en ZUS sont demi-pensionnaires contre 62 % des résidents d’unités urbaines comprenant une ZUS" et que 21,8 % des élèves entant en 6ème avaient 1 an de retard (ou plus) contre 12,7% pour les "unités urbaines à ZUS" et 12,3 % France entière (rentrée 2011).

Autre caractéristique notée par l'ONZUS, les jeunes résidents qui ont un emploi sont rarement indépendants (1 % ) ou salariés de la fonction publique (13 % ). 83 % des jeunes en activité sont ouvriers ou employés, 3 % sont cadres. "Le temps partiel (30 % ) souvent subi en particulier chez les femmes (41 %), est également un bon révélateur du faible niveau de qualification des jeunes actifs en emploi résidant en ZUS".  Cette faiblesse se retrouve si ont considère les difficultés importantes face à l’écrit: elles concernent 17 % des 18-29 ans contre 5 % en dehors des ZUS (39 % des 50-65 ans contre 15 % en dehors des ZUS).

Le rapport (240 p.) est téléchargeable ici

 

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