"La balle est dans le camp du ministre" (Sébastien Sihr)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 05 décembre 2013.
Sébastien Sihr, interrogé par Touteduc au départ de la manifestation parisienne des enseignants ponctuant la journée de grève nationale des enseignants du 5 décembre pour la suspension du décret sur les rythmes scolaires et « pour un coup d’accélérateur à donner » sur la priorité au primaire, a souhaité d’emblée éluder « une guéguerre avec les petits parleurs sur les chiffres » à notre question sur une plus faible mobilisation que voici quinze jours.
« Nous avons dit le 14 novembre, auquel de nombreuses sections du Snuipp appelaient d’ailleurs, que la pression devait monter et cela n’a pas tardé. L’étude Harris interactive le montre, 8 enseignants du primaire sur 10 veulent une réforme des rythmes scolaires mais pas celle de Peillon, 7 sur 10 ne voit pas de priorité donnée au primaire, il faut répondre à ce malaise qui vient de loin (…) on a commencé à l’envers par cette réforme au lieu de mettre en place les réformes pédagogiques. »
A notre seconde question sur le point de savoir si au soir de cette journée il y aurait des éléments en faveur d’un « apaisement de l’école », dimension que les organisateurs avaient aussi déclaré donner à la mobilisation en cours, le responsable syndical a déclaré :
« Sur les différents chantiers, ce n’est pas les annonces affichées, ni sur les maîtres formateurs, ni sur les directions d’école, avec l’ISAE c’est un premier pas mais nous demandons l’alignement avec l’ISOE. Quant à la formation continue, elle est sinistrée. Il y a deux jours Eric Charbonnier (expert PISA pour la France, NDLR) a mis en avant le rôle crucial de celle-ci, or il n’y a pas de perspective. La balle est au ministre ! ».
Selon plusieurs responsables syndicaux contactés au lieu de départ de la manifestation, la mobilisation devrait rester forte avec de 8 à 10 000 manifestants attendus, et à l’instar des « profs de prépa », le malaise devrait persister dans les secteurs de l’Ecole actuellement mécontents. A Paris, une rencontre " en décembre" de l'intersyndicale avec Bertrand Delanoë est annoncée.