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PISA : les secrets de la réussite de Shanghai, les faiblesses françaises

Paru dans Scolaire le mardi 03 décembre 2013.

Les meilleurs résultats aux tests PISA 2012 vont aux pays d'Asie et la région de Shanghai est très au-dessus du lot dans toutes les épreuves; un élève de milieu défavorisé sur deux y a de bons résultats, contre un sur cinq en France. ToutEduc a interrogé Eric Charbonnier et Sophie Vayssettes sur les raisons de ce succès. Les autorités de Shanghai ont fait "un effort énorme" en faveur de l'éducation, les enseignants y sont "tutorés", les meilleurs enseignants et les meilleurs chefs d'établissement vont dans les établissements les plus difficiles, et y mettent en place une pédagogie différenciée. Résultat : les élèves de cette région chinoise ont à peu près trois ans d'avance sur les élèves français (si on considère que 39 points aux tests correspondent à une année).

Mais les élèves des pays d'extrême-orient ne paient-ils pas un prix exorbitant leur réussite ? La Corée se pose la question depuis deux ans et se donne pour priorité de diminuer leur anxiété et d'augmenter la place faite aux enseignements artistiques et aux sports. Quant à la Finlande, elle reste très bien placée, mais la proportion d'élèves très performants diminue et l'écart filles-garçons s'accroît, deux signaux d'alarme.

En France, point positif, les élèves prennent plutôt plaisir à faire des mathématiques, malgré le caractère anxiogène de la discipline. Mais si elle est à la 13ème place quand on considère les élèves les plus favorisés, elle est à la 33ème pour les plus défavorisés et seuls 47 % des élèves se sentent à l'école aussi bien que chez soi. Un sur deux se dit gêné par le bruit dans la classe, contre 1/3 en moyenne de l'OCDE. Le nombre des redoublants a baissé, mais sans que soit mises en place des alternatives et des remédiations. Nous n'avons pas non plus de culture de l'évaluation et nous sommes bons derniers en termes d'aide apportée aux enseignants.

Les recettes du succès : des alternatives au redoublement , un soutien aux établissements, l'autonomie des établissements à condition qu'ils disposent de moyens d'évaluation internes et externes. Dans les pays qui réussissent, les enseignants jouissent d'un haut statut social, et à budget égal on préfère augmenter leurs salaires que diminuer les effectifs, ils sont accompagnés, chacun a la conviction que tous les élèves peuvent réussir et dès l'école maternelle, on travaille sur le langage. En Europe, des pays comme l'Allemagne, le Portugal et la Pologne ont prouvé que des choix politiques pouvaient conduire très rapidement à une amélioration des résultats.

Les principaux résultats de PISA ici

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