PISA : les inégalités s'accroissent en France
Paru dans Scolaire le mardi 03 décembre 2013.
"Le système d’éducation français est plus inégalitaire en 2012 qu’il ne l’était 9 ans auparavant", les élèves issus d’un milieu socio-économique défavorisé obtiennent des résultats nettement inférieurs à ceux de leurs camarades, "ils sont aussi moins impliqués, attachés à leur école, persévérants, et beaucoup plus anxieux par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE". C'est l'un des enseignements de l'étude PISA 2012 que publie ce 3 décembre 2013 l'OCDE.
La proportion d'élèves défavorisés qui ont de très bonnes performances en mathématiques est de 26 % en moyenne pour les pays de l'OCDE, elle n'est que de 22 % en France, où le score en mathématiques est dans la moyenne des pays de l'OCDE, mais où il a diminué de 16 points depuis 2003, essentiellement entre 2003 et 2006. La France compte aussi "parmi les pays où les élèves ont le moins confiance en eux (...) et font le moins preuve de persévérance pour résoudre des problèmes de mathématiques". Et pourtant "les élèves français prennent en général plus de plaisir que la moyenne des pays de l’OCDE dans l’apprentissage des matières" et ils sont 42 % à déclarer "faire des mathématiques parce qu’ils aiment cela, contre 38 %, en moyenne". L'OCDE relève que "la performance des élèves en mathématiques varie selon leur milieu socio-économique dans la plupart des pays participants", mais que la France "est le pays de l’OCDE où les écarts sont les plus grands". Elle note pourtant que "les pays qui accusent les plus fortes disparités socio-économiques", ce qui est le cas en Europe de la France, de l’Autriche, de la République tchèque et de la Belgique, "ne sont pas nécessairement ceux qui présentent les plus mauvaises performances en mathématiques". La France se situe d'ailleurs dans la moyenne de l'OCDE.
En compréhension de l’écrit, la France se situe au-dessus de la moyenne (505 points contre 496 points) après "un recul sensible" entre 2003 et 2006 et une progression en 2009, confirmée cette année, pour revenir au niveau de 2000. Mais là encore, les écarts de performance se sont creusés, "la proportion d’élèves très performants a augmenté de 4 points", tandis que la proportion d’élèves peu performants a augmenté de 4 points et que "l’écart de performance entre les sexes s'est creusé", passant de 29 à 44 points de différence en faveur des filles.
En sciences, la France se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE. Pour ce qui est de la discipline, elle "se classe parmi les pays de l’OCDE où [elle] est le moins respectée". La France est aussi le pays "où le tutorat pour les enseignants est le moins développé de tous les pays participants", et où le redoublement "reste très élevé".